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Lafontaine, Oskar

Publié le 10/04/2013

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1 PRÉSENTATION

Lafontaine, Oskar (1943- ), homme politique allemand.

Après avoir été ministre-président de Sarre de 1985 à 1998, Oskar Lafontaine est devenu président du Parti social-démocrate (SPD) en 1995 et ministre des Finances dans le gouvernement de Gerhard Schröder en 1998 — il a démissionné de ses deux fonctions en mars 1999. Démissionnaire également du SPD en 2005, il a été élu la même année député de La Gauche (Die Linke), nouveau parti de la gauche radicale allemande dont il est devenu coprésident en 2007.

2 UN ENRACINEMENT EN SARRE

Né à Saarlouis, Oskar Lafontaine est le fils d’un boulanger mort pendant la Seconde Guerre mondiale. Entre 1962 et 1969, il étudie la physique à Bonn et à Sarrebruck. En 1966, il adhère au Parti social-démocrate d’Allemagne (Sozialdemokratische Partei Deutschlands, SPD), au sein duquel il gravit rapidement les échelons. Élu en 1970 député à la diète de Sarre, il est maire de Sarrebruck de 1976 à 1985. En 1977 s’ajoute à ses fonctions la présidence du SPD sarrois, qu’il occupera sans discontinuer jusqu’en 1996. En 1979, il entre au comité directeur fédéral du SPD.

Au début des années 1980, Oskar Lafontaine s’oppose aux instances dirigeantes du parti et à son chef, le chancelier fédéral Helmut Schmidt, par un refus catégorique de la course aux armements et du déploiement de nouvelles armes nucléaires sur le territoire allemand. En 1985, il devient ministre-président du Land de Sarre. En 1987, il accède à la fonction de vice-président du SPD aux côtés de Hans-Jochen Vogel et joue, en 1989, un rôle prépondérant lors de l’élaboration du nouveau programme du parti — axé sur l’économie de marché, ce programme remplace définitivement celui adopté lors du congrès de Bad-Godesberg en 1959.

Par ses prises de position sur des questions comme celles du droit d’asile ou de la réduction du temps de travail, ainsi que par son attitude critique envers une réunification qu’il estime trop rapide, Oskar Lafontaine suscite des débats tant à l’intérieur de son propre parti qu’au sein de la classe politique allemande dans son ensemble.

3 PRÉSIDENT DU SPD ET MINISTRE DES FINANCES

En 1990, Oskar Lafontaine est le candidat du SPD à la chancellerie. Mais, lors d’une de ses interventions publiques, il est victime d’une agression au cours de laquelle il est grièvement blessé. Il devra attendre 1992-1993 pour regagner de l’influence en politique. En novembre 1995, fort de l’accueil enthousiaste que provoque son discours sur la politique économique et la politique étrangère au congrès du SPD à Mannheim, il décide, à la surprise générale, de se présenter contre Rudolf Scharping à la présidence du parti, et il l’emporte. Après avoir recommandé le choix de Gerhard Schröder comme candidat à la chancellerie, Oskar Lafontaine devient ministre des Finances dans le gouvernement que celui-ci forme après la victoire du SPD aux élections législatives de septembre 1998. Il y apparaît comme l’homme fort, même si les milieux d’affaires, rejetant ses orientations économiques, ne ménagent pas leurs critiques à son encontre.

4 DU SPD À LA GAUCHE

À la mi-mars 1999, Oskar Lafontaine démissionne de l’ensemble de ses mandats. Principal représentant de l’aile gauche de la coalition au pouvoir, Oskar Lafontaine marque ainsi son opposition à l’évolution vers le centre de la politique du gouvernement Schröder. Opposé aux programmes de réformes sociales de ce même gouvernement, contenues dans l’Agenda 2010, il franchit un pas supplémentaire en quittant le SPD en mai 2005, avec l’objectif de créer un nouveau parti plus à gauche, rassemblant les néocommunistes du Parti du socialisme démocratique (PDS) et les militants des mouvements sociaux et altermondialistes réunis notamment au sein de l’Alternative électorale pour le travail et la justice sociale (WASG). Le Parti de gauche (Linkspartei) emmené par Oskar Lafontaine, qui est élu député de Saarebrück, et Gregor Gysi, ancien leader du PDS, réussit sa percée lors des élections législatives de septembre 2005, recueillant 8,7 p. 100 des sièges (54 sièges), soit plus que les Verts qui obtiennent 8,1 p. 100 des suffrages (51 sièges). À l’issue de son congrès fondateur, en juin 2007, le nouveau parti de la gauche radicale allemande prend le nom de La Gauche (Die Linke). Oskar Lafontaine en devient le coprésident avec Lothar Bisky, issu du PDS.

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