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L'Autre : objet ou personne ?

Publié le 26/10/2013

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L'Autre : objet ou personne?

L'autre et sa présence constituent la réalité la plus banale, la plus constante que j'aie à côtoyer. Il y a une immédiateté de son corps, un véritable donné face à moi. Le corps de !'Autre surgit contre ma vatonté et résiste à mes désirs,

ou plus simplement encore à mon passage. Sans nul doute, il n'est

guère de réalité moins contestable que celle-là! L'autre ne se discute

pas. Il a une lourdeur physique; il fait écran, il est chose parmi

les choses, il est un objet offrant les mêmes caractéristiques que les

autres objets du monde matériel. De cette table qui embarrasse mon chemin, au corps de cet homme qui est en travers de ma trajectoire, il n'y a aucune différence: ils m'empêchent de progresser. Et pourtant, cette table, matière inerte qui me gêne, je vais l'enlever de ma route, la pousser sans ménagements ni attention. Tandis que ce corps-là, celui de l'autre, celui d'un «être humain «,comme il est convenu de dire, je ne pourrais pas en faire autant. Si je l'écarte avec violence ou simplement indifférence, je suis coupable. Coupable d'irrespect, d'atteinte à une intégrité, c'est-à-dire à une identité. J'atteins, non plus un objet de droit commun, mais une « personne «. Qu'ajoute ce terme de « personne « qui confine au sacré au sein des morales ou des définitions du droit, alors qu'il ne renvoie, à bien y regarder, qu'à une forme spécifique de la matière organisée? N'est-ce qu'un obstacle, une résistance à ma volonté, comme les autres corps, qu'une métaphysique verbeuse a grossi d'une âme et protégé par cette intériorité supposée? Ou bien est-ce cet alter ego, cette puissance multipliée de moimême par le semblable à mes côtés?

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