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Le fétichisme de la marchandise

Publié le 14/08/2014

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L'expression ironique de « fétichisme de la marchandise « employée par Marx désigne la façon mystificatrice dont les hommes se représentent leurs propres rapports sociaux à travers les « rapports « qu'entretiennent entre elles les choses considérées comme marchandises. Tout ce que les hommes fabriquent a une valeur d'usage : le produit qui résulte du travail humain a des propriétés qui le rendent apte à satisfaire certains besoins humains, au sens le plus large. Mais il est rare que le travailleur consomme lui-même le produit de son travail : cela n'a lieu que dans les économies fonctionnant en autarcie. Il va donc échanger le fruit de son travail contre d'autres biens qui répondront, eux, à ses besoins. Il faut donc que l'échange se fasse entre choses dissemblables, possédant des valeurs d'usage différentes. Mais pour qu'il y ait malgré tout échange, il faut bien que les choses échangées aient quelque chose en commun, une autre valeur, leur valeur d'échange. Ce qu'elles ont en commun, c'est d'être susceptibles d'être échangées contre un autre bien répondant à un autre besoin, d'être des marchandises. La marchandise est une chose abstraite, dans laquelle on ne s'occupe plus pour l'instant du besoin qu'elle est susceptible de satisfaire, mais que l'on voit exclusivement comme suscep­tible d'être échangée, donc comme ayant un prix. Le prix rend ainsi équivalentes des choses qui en elles-mêmes n'ont rien de commun. À travers les échanges, les choses semblent entretenir des rapports sociaux, comme les humains. Or c'est à travers ces « rapports sociaux « des choses entre elles que les hommes vont déchiffrer leurs propres rapports sociaux. En effet, à travers le prix qu'aura sur le marché le fruit de son travail, le travailleur va découvrir ce que vaut son travail et donc ce qu'il vaut lui-même comme travailleur. La circulation des choses au sein de la société renvoie aux hommes « l'image du rapport social des producteurs au travail global, comme un rapport social existant en dehors d'eux, entre des objets. « La transformation immédiate de toute chose produite en marchandise au moins potentielle, la priorité donnée à la valeur d'échange sur la valeur d'usage transforment le travail de l'homme lui-même en une « marchandise « qui vaut plus ou moins, qui a un coût et un prix, qui peut être mise en concur­rence avec le travail d'autres hommes. La transformation des choses en marchandises entraîne la transformation des hommes en choses. •

« Les sujets • Le don peut-il être gratuit ou n'est-il qu'une forme de l'échange ? 1.

Le don est instauration d'une dette : le donataire est le débiteur du donateur.

(Nietzsche) Il.

Le don est générosité pure, désacralisation de la chose donnée, oubli du calcul mercantile.

(Christianisme, J.

Ellul) Ill.

Le don, précisément parce qu'il est somptuaire et sans calcul, est acquisition d'un prestige, affirmation de l'éminence du donateur .

(M .

Mauss) • La possession des choses est-elle la source de tous les conflits humains ? 1.

La propriété privée est exclusive et met les hommes en rivalité les uns avec les autres.

(Rousseau) Il.

Les hommes ne désirent jamais que l'objet du désir de l'autre : le rapport à l'autre est premier, l'objet n'est que l'enjeu apparent.

(R.

Girard) Ill.

Le conflit peut surgir directement du rapport des consciences entre elles, chacune manifestant son détachement à l'égard des choses pour être reconnue par l'autre comme liberté.

(Hegel) • Les hommes sont-ils possédés par ce qu'ils possèdent ? 1.

« Posséder, c'est inévitablement être possédé »; «Avoir, c'est refuser d'être.» (Gabriel Marcel) Il.

Le possédant est aliéné non moins sûrement que l'indigent: il est coupé de ses besoins réels et ses comportements lui sont dictés par ce qu'il possède.

(Marx) Ill.

Sans avoir, le sujet est sans prise sur la réalité : la possession est une extension de l'être et de la liberté du sujet.

(Hegel, Mounier) Jean Baudrillard (né en 1919) « Nous vivons moins, au fond, à proxi­ mité d'autres hommes, dans leur présence et dans leurs discours, que sous le regard muet VOCASULAl l=IE Libido Littéralement« je désire», en latin.

Chez Freud, ce terme désigne la pulsion sexuelle, qui peut être au moins partiellement détournée de ses buts sexuels et orientée vers des buts sociaux, culturels ou artis­ tiques par la sublimation.

d'objets obéissants et hallucinants qui nous répètent toujours le même discours.

Celui de notre puissance médusée, de notre abon­ dance virtuelle, de notre absence les uns aux autres.

» • Potlatch Ëchange ritualisé en vigueur dans certaines tribus indiennes du Nord-Ouest américain, consis­ tant en une surenchère de dons et de contre-dons destinée à manifester l'éminence de celui qui donne et l'infériorité de celui qui reçoit.

(Marcel Mauss) · Réification De res en latin, la chose: réduction à l'état d'une simple chose d'une activité, d'un processus ou d'une personne vivants.

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