Le livre et son lecteur
Publié le 06/08/2014
Extrait du document
INTRODUCTION AU THÈME
La question de la relation qui s'établit entre le lecteur et le livre
revient, elle aussi, très souvent dans les sujets d'examen.
Cela. s'explique par la nature même des programmes. Ces
derniers ne portent plus sur des périodes précises ou des auteurs
donnés. De ce fait, les sujets ont obligatoirement un caractère
ouvert. Les Instructions officielles précisent par ailleurs que les
candidats doivent se référer à une expérience personnelle. C'est
donc tout naturellement que les enseignants vous donnent des
sujets qui :
- permettent de vérifier que vous avez effectivement lu un
certain nombre de livres;
- permettent aussi de constater que cette lecture a été
attentive et que vous avez réfléchi sur le phénomène de la
lecture lui-même.
Ce thème, comme cela arrive souvent, recoupe le précédent,
mais il va plus loin puisque, à la question : Pourquoi lit-on?
s'ajoute un problème nouveau : Comment lit-on?
L'intérêt suscité par un livre (ou un film) tient-il à
l'attachement qui nous lie aux personnages? Que perçoit un
enfant dans un livre jugé trop difficile pour son âge? Faut-il
relire plusieurs fois les grandes oeuvres ? La présence d'un
appareil critique ou la connaissance de la biographie de l'auteur
favorisent-elles ou gênent-elles la lecture? Autant de questions
sur les rapports entre le livre et son lecteur auxquelles vos
camarades répondent avec pertinence.
Liens utiles
- Dans une page demeurée célèbre du Manifeste du surréalisme, André Breton écrit à propos des romanciers et de leurs oeuvres : « Le caractère circonstanciel, inutilement particulier, de chacune de leurs notations, me donne à penser qu'ils s'amusent à mes dépens. On ne m'épargne aucune hésitations du personnage : sera-t-il blond ? Comment s'appellera-t-il ? Autant de questions résolues une fois pour toutes, au petit bonheur, il ne m'est laissé d'autre pouvoir discrétionnaire que de fermer
- Imaginons que vous soyez bibliothécaire et qu'un lecteur dans l'embarras vous demande de lui indiquer un « bon livre». Quels seraient les critères qui vous permettraient de le conseiller ? Evitez de faire un catalogue d'oeuvres et de rester dans le vague : soyez précis, exprimez-vous en fonction de vos expériences de lecteur et de vos goûts.
- Vous écrivez une préface pour une édition des « Pensées ». Expliquez au lecteur ce que Pascal a voulu faire en écrivant ce livre et en quel état il l'a laissé.
- En réalité, chaque lecteur est, quand il lit, le propre lecteur de soi-même. L'ouvrage de l'écrivain n'est qu'une espèce d'instrument optique qu'il offre au lecteur afin de lui permettre de discerner ce que, sans ce livre, il n'eût peut-être pas vu en soi-même ?
- « Publier un livre c’est procéder à un lâcher de vampires. Les livres sont des oiseaux secs, exsangues, affamés, qui errent dans la foule en cherchant éperdument un être de chair et de sang sur qui se poser, pour se gonfler de sa chaleur et de sa vie : c'est le lecteur », dit Michel Tournier dans Le magazine littéraire en 1981. A l'aide des cinq textes proposés et des romans que vous avez lus, vous vous demanderez si la part que Tournier fait au lecteur n'est pas excessive.