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Le Peletier de Saint-Fargeau, Louis Michel

Publié le 17/02/2013

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1   PRÉSENTATION

Le Peletier de Saint-Fargeau, Louis Michel (1760-1793), homme politique français, aristocrate devenu l'un des plus fervents défenseurs de la Révolution française, qui, assassiné par un royaliste après avoir voté la mort de Louis XVI, fit l'objet d'un culte et fut considéré comme un martyr de la Révolution.

2   UN HÉRITIER D'ANCIEN RÉGIME

Né à Paris, issu d'une grande famille de magistrats, Louis Michel Le Peletier de Saint-Fargeau était l'arrière-petit-fils de Michel Le Peletier des Forts, membre du conseil de Régence puis contrôleur général des finances au début du règne de Louis XV, et le fils de Michel-Étienne Le Peletier, président à mortier au Parlement de Paris, qui fut un temps exilé en raison de son opposition à la réforme de Maupeou. Destiné dès son plus jeune âge à succéder à son père, il reçut une éducation choisie et, dès 1777, devint avocat du roi au Châtelet. Président à mortier au Parlement en 1779, après le décès de son père, et placé à la tête d'une fortune considérable, il fut élu en 1789 député de la noblesse aux États généraux.

3   LE RÉVOLUTIONNAIRE

Longtemps hésitant face au cours pris par les événements (il n'accepta de siéger à l'Assemblée nationale qu'après que Louis XVI, obligé de céder devant le nouveau cours des événements, en eut donné l'ordre aux membres de la noblesse, le 27 juin), il évolua rapidement et rejoignit bientôt les partisans de la monarchie constitutionnelle au sein de l'Assemblée nationale constituante. Rapporteur du comité de jurisprudence criminelle, il proposa vainement l'abolition de la peine capitale, mais réussit à faire voter la substitution de la décapitation à la pendaison. Auteur de la loi obligeant les nobles à porter leur nom patronymique (juin 1790), il vota la suppression des privilèges lors de la nuit du 4 août, et présida l'Assemblée à la suite de Sieyès.

La fuite du roi à Varennes (juin 1791) radicalisa encore ses positions et il fut élu président du club des Jacobins. Président du conseil général de l'Yonne, où se trouvait sa terre de Saint-Fargeau, pendant la Législative, il fut élu à la Convention nationale où il déposa un projet de loi sur la liberté de la presse et travailla à un plan d'éducation nationale dans lequel il défendait l'idée d'une instruction obligatoire, dispensée au sein d'internats nationaux, seul moyen, à ses yeux, de « régénérer l'espèce humaine «.

Le 15 janvier 1793, lors du procès de Louis XVI, il vota la mort et contribua, par sa détermination, à emporter l'avis des indécis. Le 20 janvier, veille de l'exécution du condamné, il était attablé chez un restaurateur du Palais-Royal lorsqu'un ancien garde du corps du roi, nommé Pâris, l'assassina en s'écriant « Reçois ta récompense ! «.

Sa mort suscita une émotion immense : le 24 janvier, le corps du « Martyr de la liberté « fut solennellement porté au Panthéon, tandis que sa fille, adoptée par la patrie, devenait la première pupille de la nation. Le demi-frère du conventionnel, Félix Le Peletier (1767-1837), fut impliqué dans la conspiration de Babeuf et fut exilé sous l'Empire.

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