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Le PNFE, une formation néonazie

Publié le 17/01/2022

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21 avril 2002 LE PARTI nationaliste français et européen (PNFE) a été créé en 1987 par Claude Cornilleau. Ce dernier est présenté, dans l'Encyclopédie politique française de l'auteur d'extrême droite Emmanuel Ratier, comme exerçant la profession de « traducteur ». Né le 16 novembre 1936 à Lisieux (Calvados), M. Cornilleau s'est engagé dans l'armée en 1955 puis, de nouveau, en 1959. Condamné par contumace à vingt ans de prison pour sa participation au putsch des généraux d'Alger, en avril 1961, il se réfugie aux Etats-Unis et revient en France à la faveur de l'amnistie de 1968. Il rejoint en 1979 le Front national, qui annonce sa candidature aux élections législatives de juin 1981 dans la deuxième circonscription de Seine-et-Marne (RLP Hebdo du 11 juin 1981), mais cette candidature n'est pas officialisée. Ayant quitté le parti de Jean-Marie Le Pen à la fin de 1981, M. Cornilleau est élu conseiller municipal de Chelles (Seine-et- Marne) en mars 1983, sur une liste conduite par le RPR. Il renonce à ce mandat en 1986. Cofondateur du Parti nationaliste français et éditeur de Tribune nationaliste en 1985, il crée en 1987 le PNFE, qui développe notamment une action de type syndical dans la police autour de la Fédération professionnelle indépendante de la police (FPIP), dirigée par l'inspecteur principal Serge Lecanu. En octobre et novembre 1989, plusieurs dirigeants du PNFE, dont MM. Cornilleau et Lecanu, sont inculpés et écroués par un juge d'instruction du tribunal de Grasse (Alpes- Maritimes) qui les soupçonne de complicité dans deux attentats (un mort et quatorze blessés au total) commis en 1988 contre des foyers d'immigrés à Cannes et à Cagnes-sur- Mer. Suspendu de ses fonctions, M. Lecanu est révoqué de la police par le ministre de l'intérieur, Pierre Joxe, en juin 1990. Cependant, MM. Cornilleau, Lecanu et Francis Allouchery, secrétaire national du PNFE, bénéficient d'un non-lieu, rendu définitif par la Cour de cassation en juin 1991, tandis que le principal responsable des attentats, ancien membre du PNFE, est condamné en novembre à dix-huit ans de réclusion criminelle. Entre-temps, en juin 1990, les membres du bureau du PNFE, dont MM. Lecanu et Allouchery, quittent la formation de M. Cornilleau. Ce dernier désigne comme secrétaire nationale Michèle Dall'Ara, élue en 1989 au conseil municipal de Villepinte (Seine-Saint- Denis), à la tête d'une liste du Front national. Le 22 avril 1990, le PNFE et les Faisceaux nationalistes européens (FNE) du néo-nazi Mark Friedriksen avaient fêté ensemble, dans une brasserie proche de la place de la République, à Paris, l'anniversaire de la naissance d'Hitler. Lors du rassemblement de protestation contre la profanation du cimetière de Carpentras, le 14 mai, des manifestants brisent les vitres de cette brasserie, dont les responsables affirmaient ignorer l'objet du banquet qu'ils avaient accueilli dans leurs murs. Le 3 juillet, six militants ou sympathisants du PNFE sont interpellés à Rognac (Bouches-du-Rhône), dans le cadre de l'enquête sur la profanation de Carpentras, puis remis en liberté. Condamné en 1994 pour diffusion d'objets de propagande nazie, M. Cornilleau semble aujourd'hui s'être mis en retrait de la direction du PNFE, confiée à Erik Sausset, militant de ce parti à Saint-Lô (Manche), âgé de trente-trois ans. LE MONDE Le Monde du 2 août 1996

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