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Le réalisme des mots et l'inhérence des noms. JAMES FRAZER.

Publié le 22/02/2012

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L'homme primitif regarde son nom comme une partie vitale de lui-même et il en prend soin en conséquence. Pour l'Indien de l'Amérique du Nord « son nom n'est pas une simple étiquette, mais c'est une partie distincte de sa personnalité, tout aussi distincte que son oeil ou ses dents, et il croit qu'un traitement mal intentionné de son nom le blessera tout aussi sûrement qu'une blessure infligée à n'importe quelle partie de son organisme physique. Cette croyance est commune à diverses tribus habitant des pays divers, de l'Atlantique au Pacifique, et elle est l'origine d'un grand nombre de règles fort curieuses relatives au secret gardé sur les noms et aux changements de noms. » Certains Esquimaux prennent un nouveau nom quand ils sont vieux, espérant par là avoir un bail leur assurant une nouvelle vie.... En Cafrerie, une femme ne doit pas prononcer publiquement le petit nom de son mari, ni lui est-il loisible d'employer le mot interdit pour désigner une chose ordinaire. . Même mentalement, la règle en Cafrerie prohibe à la femme de prononcer le nom de son beau-père et tous ceux des parents mâles du mari dans la branche ascendante ; et chaque fois que la syllabe accentuée d'un de ces noms se retrouve dans un autre mot, l'épouse doit l'éviter, et y substituer soit un mot totalement nouveau, soit, au moins, une syllabe autre que celle qui est défendue. Aussi, cet usage a donné naissance à un langage presque distinct parmi les femmes. JAMES FRAZER.

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