Le schisme protestant

Depuis des années déjà (depuis l’Affaire des Placards sous le règne de François I^er), les protestants, qui se sont levés contre ce qu’ils jugent être la perversion de l’Église de Rome, s’opposent aux catholiques, qui veulent rester fidèles à l’Église romaine. Luther et Calvin, et après eux, tous ceux qui ont pris à leur compte leurs conclusions, ont condamné, ont “ protesté ” contre la débauche qui règne à Rome. Ils n’admettent pas, par exemple, que Rome puisse faire le commerce des “ indulgences ” qui permettent l’achat du salut de l’âme. D’une manière plus fondamentale, ils exigent que tout fidèle puisse avoir directement accès à l’Ancien et au Nouveau Testament, alors que l’Église catholique romaine veut que ses prêtres demeurent les seuls intermédiaires entre ses ouailles et Dieu. L’exigence des huguenots, qui veulent que leur pratique religieuse soit admise dans le royaume, remet en cause la certitude médiévale qui exige que le peuple d’un roi partage sa foi. Les guerres de religion sont, pour cette raison, des guerres politiques.