Lee Tenghui

Lee Tenghui (1923- ), homme d’État taïwanais, président de Taïwan de 1988 à 2000.

Né dans une famille chinoise (Hakka) de la campagne taïwanaise (Sanchih) à l’époque où l’île était une colonie japonaise, Lee Tenghui étudie à l’université impériale de Kyoto (Japon) et à l’université nationale de Taïwan, puis obtient une maîtrise à l’université d’État de l’Iowa et un doctorat d’économie agricole à l’université Cornell (États-Unis).

Il commence sa carrière de fonctionnaire comme spécialiste du développement et de la croissance économique rurale en 1957. Entre 1958 et 1978, il enseigne à l’université, tout en poursuivant sa carrière dans le service public. Il entre en politique sous la houlette de Jiang Jingguo. Lorsque Jiang devint Premier ministre en 1972, Lee est nommé ministre sans portefeuille. Il est ensuite maire de Taipei (1978-1981), puis gouverneur de la province de Taïwan (1981-1984). En 1984, il est élu vice-président et travaille, en étroite collaboration avec Jiang Jingguo, à la libéralisation de la vie politique. À la mort de Jiang Jingguo, en 1988, il lui succède à la présidence et devient le premier Taïwanais de souche à occuper ce poste. Sa position est confortée lorsqu’il est porté à la tête du parti dirigeant, le Guomindang, la même année. En 1990, il est élu président.

Jiang Jingguo avait amorcé le passage de Taïwan d’un État autoritaire à un État démocratique, Lee achève de rendre ce processus irrévocable. En mars 1996, il organise la première élection démocratique de l’histoire chinoise et est élu président avec 54 p. 100 des voix. Ce scrutin provoque une grave tension avec la Chine communiste : celle-ci, qui revendique toujours la souveraineté de l’île, organise des exercices militaires au large de Taïwan pour intimider le régime de Taipei. Ces manœuvres n’empêchent pas Lee Tenghui de remettre en cause, dans une déclaration faite en juillet 1999, le principe d’une seule Chine. L’élection présidentielle du 18 mars 2000, à laquelle il ne s’est pas présenté, consacre la victoire du candidat du Parti démocrate progressiste (DPP), Chen Shui-bian.