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Les actions toxiques sur les poissons: certaines rivières sont devenues complètement impropres à la vie piscicole, l'auto-épuration ne peut plus se faire sur un trop grand nombre de kilomètres

Publié le 22/02/2012

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Les différents toxiques rejetés dans les eaux résiduaires industrielles ou urbaines ont, sur les poissons, une action soit directe et généralement aiguë, soit indirecte et souvent insidieuse. Cette dernière se produit par raréfaction en oxygène du milieu, par acidification ou alcalinisation progressives, par modification de la température, etc.; elle rend impossible pour le poisson son habitat normal; s'il ne peut s'échapper, il finit par mourir. L'action directe — la seule qui nous intéresse ici — met en contact le poisson avec des toxiques déterminés. L'action de ceux-ci dépend de nombreux facteurs: de l'espèce considérée (les Salmonidés sont plus sensibles en général que les Cyprinidés), de l'âge du sujet, de la composition chimique du milieu, de la durée du temps d'acclimatation préalable, mais surtout de la concentration du produit et de la durée d'exposition. Si le temps T, appelé temps de survie, est le temps au bout duquel le poison agit d'une façon apparente sur le sujet (perte d'équilibre), T est lié à la concentration C par une équation de la forme Cn T=K, K étant une constante; elle se représente graphiquement par une hyperbole asymptote à deux droites perpendiculaires, l'une parallèle aux abcisses indiquant un seuil de temps de survie (la durée d'exposition du sujet au toxique est trop courte pour que celui-ci agisse), une autre parallèle aux ordonnées, marquant un seuil de concentration du poison au-dessous duquel il n'agit pas. Ces notions plutôt théoriques résultent d'observations de courte durée: quelques heures. Dans les essais de laboratoire, on étudie l'action des toxiques dans un temps plus long qui peut atteindre plusieurs jours et même un mois, puis on détermine la dilution létale (mortelle) moyenne (D L 50) qui est la concentration à laquelle 50% des sujets testés meurent pendant la durée de l'expérience. Les poissons sont très sensibles aux toxiques; il suffit de quelques mg par litre et même beaucoup moins pour tuer. Dans la pratique, comme il s'agit d'apprécier la toxicité d'un mélange, mal défini chimiquement dans un milieu donné, on préfère immerger des poissons de la rivière polluée, prélevés en amont du déversement nocif et placés dans des cages grillagées, puis on observe leur comportement.

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