Les collections zoologiques au Moyen Age: rares et modestes

La fin de l'Empire romain marqua le déclin des établissements zoologiques en Europe et rares furent les collections qui subsistèrent durant le Moyen Age. Il fallut attendre le IX e siècle pour voir une nouvelle expansion de celles-ci, comme le montre un plan du couvent de Saint-Gall (Suisse) établi vers 820 et qui était alors un des hauts lieux de la culture européenne. La ferme qui en faisait partie différait de celles de l'époque par l'agencement d'étables cellulaires, possédant chacune une cour entourée d'un portique, ou pourvue d'un bassin au centre rappelant l'atrium antique. Cette conception générale était probablement inspirée des zoos privés que possédaient des Romains aux Ier et IIe siècles av. J.-C. Ce monastère abritait ainsi des chevaux, des vaches, des taureaux, des chèvres, des moutons et cochons ainsi que des poules, canards et oies. Il est vraisemblable qu'il posséda également une petite collection d'animaux en provenance de la faune locale, blaireaux, marmottes, bouquetins, ours, hérons, outre quelques espèces exotiques telles que faisans argentés d'Asie et d'autres spécimens rares, reçus sous forme de cadeaux. Les règles fixées pour les constructions monastiques se modifièrent parfois au gré des ordres religieux et, dans certains cas, les dispositions d'origine disparurent même entièrement, ne laissant plus qu'une église rattachée à un château, un manoir ou un palais dont les jardins et les écuries avaient pris une extension considérable. Dès le XII siècle, les seigneurs entretiendront souvent de petites ménageries. A l'origine, elles se distinguèrent d'abord par leurs basses-cours et leurs volières renfermèrent de nombreux passereaux ou oiseaux de proie utilisés pour la chasse. Par la suite, les plus importantes posséderont des fauves ou autres animaux exotiques tels que léopards, lions, lynx, ours, chameaux, singes, autruches et perroquets, précieux éléments de distraction dans la vie souvent monotone de l'époque. Tout le monde ne pouvait cependant s'offrir un tel luxe et dès la fin du XVIe siècle, la plupart des grandes villes d'Europe eurent coutume de conserver dans les fossés de défense des animaux capturés dans les forêts, en particulier des cerfs et parfois des daims.