Les Merveilles du monde

C'est peut-être vers 225 avant J.-C. qu'un certain Philon de Byzance dresse pour la première fois, à Alexandrie, une liste des merveilles que compte le monde. Pour la première fois celles-ci ne sont pas le fait des dieux mais chacune d'entre elles est une oeuvre de l'homme. Il s'agit de la statue de Zeus dressée par Phidias dans le temple d'Olympie, du Colosse de Rhodes, du Phare d'Alexandrie, du Mausolée d'Halicarnasse, des Jardins suspendus de Babylone, du Temple d'Artémis à Ephèse, des Pyramides. Si Philon de Byzance désigne ces merveilles au nombre de sept, c'est sans doute parce que celui-ci est, plus qu'aucun autre, symbolique. Déjà le calendrier de Babylone compte sept jours chaque semaine... Lorsque l'occident devient chrétien c'est par sept que l'on compte les dernières paroles du Christ en croix, les douleurs de la Vierge, les péchés capitaux, les vertus, les sacrements. Et le monde chrétien compte encore les sept dormants d'Ephèse, les sept diacres de l'Église, les sept bénédictions du Saint Esprit. Au VIe siècle saint Grégoire, l'évêque de Tours, modifie la liste de Philon pour mentionner, avec le Théâtre d'Héraclée que l'on veut croire taillé dans un unique bloc de pierre, le Temple de Salomon et le Capitole de Rome. Ainsi les Merveilles du monde écartent-elles les dieux païens Zeus et Artémis comme les Pyramides, et désignent-elles la Bible et la capitale de l'église chrétienne. Seules les Pyramides se dressent encore en Égypte. Les six autres merveilles ne sont plus que ruines et certaines d'entre elles n'ont pas laissé la moindre trace...