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Les oiseaux éjointés: l'instinct migratoire demeure, mais le vol est impossible...

Publié le 17/01/2022

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La conservation en semi-liberté de certains oiseaux pose d'importants problèmes. C'est le cas surtout des espèces à instinct migratoire provoqué par la mauvaise saison et qu'un apport de nourriture ne suffit pas à retenir. Plusieurs moyens existent, quoique de valeur inégale, qui tendent à empêcher l'oiseau de prendre son essor, indépendamment de la mise en volière pure et simple. Une contention mécanique peut être effectuée en maintenant l'une des ailes par une bague adéquate, mais c'est un procédé délicat et qui n'est pratiquement plus utilisé. On peut également contrarier temporairement l'envol en rognant les rémiges ou plumes de vol; celles-ci repoussent cependant après chaque mue et il faut à nouveau les rogner, tous les un ou deux ans selon l'espèce. Le principal désavantage de ce système est la capture répétée de l'oiseau, cause de troubles divers ou d'éventuelle blessure. Une autre intervention tendant à limiter l'activité est l'amputation partielle d'une aile ou «éjointage». Ce procédé ancien est surtout anliqué aux oiseaux tels que canards, oies, échassiers divers, flamants. L'opération consiste à amputer la pointe d'une aile de manière à la rendre asymétrique, ce qui déséquilibre l'oiseau lorsqu'il cherche à prendre son essor. Cette amputation a le désavantage de mutiler l'animal. Vers 1940, une nouvelle méthode fut proposée: la neurotomie radiale, consistant en l'ablation d'une partie du nerf moteur des ailes afin d'empêcher l'oiseau de les déployer entièrement tout en gardant un aspect normal. Cette pratique affectait malheureusement assez peu la capacité du vol et fut abandonnée. Depuis 1970, une autre technique chirurgicale est utilisée avec succès: la patagiectomie, consistant à sectionner une partie des muscles et tendons du «patagium», la zone antérieure de l'aile formant, en extension, le bord d'attaque. L'oiseau ainsi traité reste intact, la motricité réduite de ses ailes ne lui permet plus le vol, mais lui laisse néanmoins la possibilité d'effectuer les autres mouvements normaux.

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