Les Ursidés: de nombreuses lignées, mais de quel ancêtre ?

Du type ours, les restes fossiles «récents» abondent, aussi bien en Europe qu'en Asie et dans les Amériques. Le squelette des membres et la structure dentaire constituent les bases d'interprétation de ces restes, à défaut d'autres éléments. La détermination de la souche ancestrale des ours présente cependant encore des problèmes: maintes lignées ont disparu ou dévié du côté des familles voisines, Mustélidés, Procyonidés, Canidés, ce qui explique une certaine confusion dans l'appréciation des genres (ou sous-genres) et espèces (ou sous-espèces)... On estime qu'un genre du Miocène européen (ère tertiaire supérieure) nommé Ursavus est à l'origine du genre principal actuel Ursus; il s'agissait d'un petit animal, dont on peut suivre l'augmentation de taille et l'évolution de la structure dentaire jusqu'au début du Pliocène, fin de l'ère tertiaire. Apparaissent alors de nombreuses formes typiques, classées dans le genre UrsuS , dont la plus spectaculaire est Ursus spelaeus, le célèbre ours des cavernes... L'ours des cavernes n'est pas l'ancêtre direct d'Ursus arctos, l'ours brun actuel, lequel paraît issu d'une forme asiatique. Quoi qu'il en soit, tout au long du Pliocène et au début du Pléistocène (ère quaternaire), de nombreux types d'ours se succédèrent jusqu'à l'apparition d'Ursus spelaeus qui domina en Europe pour s'éteindre avec la dernière glaciation, au Paléolithique supérieur, voici 10000 ans environ... L'ours des cavernes, que les premières communautés humaines ont dû connaître et devoir affronter, était de forte taille et lourdement charpenté. Ses variations individuelles semblent avoir été tout aussi abondantes que chez l'ours brun actuel. Le crâne, massif (50 cm de long et large en proportion), portait d'épaisses arcades osseuses qui bombaient le front; les membres antérieurs étaient particulièrement puissants, ce que prouve leur ossature formidable... L'extinction de l'animal n'a pu encore être expliquée clairement. Parmi les causes possibles: le changement du climat, l'occupation des cavernes par les communautés humaines, la primauté des grands félins... L'ours polaire, Thalarctos maritimus, a été d'autant plus chassé qu'il ne montre aucune crainte à l'approche de l'homme. Ses effectifs ont fondu comme glace au soleil...