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Les volontaires chinois sauvent la Corée

Publié le 17/01/2022

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16 octobre 1950 - C'est vers la fin du mois d'octobre 1950 que le régime communiste nord-coréen, au bord de l'extermination, fut sauvé par l'intervention de l'armée dite des " volontaires " chinois, mais constituée, en fait, par des unités de l'armée de libération de la Chine populaire. Après l'effondrement initial du Sud, dans le courant de l'été précédent, les forces combinées des Etats-Unis/Nations unies/Corée du Sud avaient contre-attaqué. Le 18, Pyongyang, capitale du Nord, était tombée. L'armée et le gouvernement de Kim Il-sung s'étaient repliés le long de la frontière sino-coréenne, au bord du fleuve Yalou. MacArthur, pressé d'en finir avant Noël, forçait son avantage. D'autant plus que l'on savait Staline peu soucieux d'une confrontation directe avec les Etats-Unis. Mais, ce faisant, les divisions américaines ne menaçaient pas seulement un voisin et allié idéologique de Moscou et de Pékin. La Chine, à peine sortie de la guerre civile, sentit le danger mortel que constituerait pour sa sécurité un écrasement du " tampon " nordiste et une occupation de toute la péninsule coréenne par l' " impérialisme américain ", si peu de temps après celui des Japonais. Fin octobre, l'avant-garde des armées américaine et sud-coréenne qui approchait du Yalou se heurta à des troupes chinoises, subit de sérieuses pertes et dut bientôt arrêter son avance. On en resta là pendant près d'un mois. Début novembre, Pékin admit officiellement la présence de " volontaires " aux côtés des Nords-Coréens. Malgré ces avertissements, et surtout faute de renseignements adéquats, il semble que l'on ait sous-estimé la situation côté américain. Alors qu'il prépare une offensive visant à en finir avec ces communistes nord-coréens, MacArthur semble ignorer le formidable changement qui s'opère dans le rapport de forces. On sait aujourd'hui que de la fin octobre à la mi-novembre environ 300 000 fantassins chinois franchirent secrètement les ponts du fleuve Yalou sous couvert de la nuit et se déployèrent en ordre de bataille. Leur véritable entrée en guerre, les Chinois vont la faire le 26 novembre. En réponse à l'offensive lancée la veille par MacArthur, ils contre-attaquent et ne vont plus guère s'arrêter avant la mi-février. En plein hiver, du Yalou jusqu'à Séoul (qu'ils capturent au début de janvier 1951, mais qui sera reprise en mars), les " volontaires " vont contraindre les armées américaine/onusienne et sud-coréenne à battre en retraite précipitée sur plus de 400 kilomètres. Leur tactique, mécanique, est celle des " vagues humaines ". Celles-ci déferlent une semaine durant, et sans se soucier des pertes, jusqu'à épuisement du ravitaillement. Après une brève pause, elles repartent à l'assaut. C'est ainsi que les Chinois, mal équipés mais nombreux, ont sauvé le régime communiste nord-coréen et modifié le cours de la guerre. Ils tiendront tête jusqu'en juillet 1951 à l'armée la plus puissante et la plus moderne le long du 38e parallèle. Le général chinois Peng Dehuai, chef des " volontaires ", sera l'un des signataires de l'accord d'armistice, en juillet 1953. En termes humains, le prix payé sera lourd : plusieurs centaines de milliers de morts et blessés. En termes géopolitiques, la Chine reste le meilleur allié des Nord-Coréens. Les pertes humaines D'après les Nations unies, elles s'élèvent à 2.415.601, dont 1.420.000 pour les forces communistes (dont 900.000 Chinois). Parmi les pertes des Nations unies, on compte près de 448.000 morts, le reste étant des blessés et des disparus. Les Coréens du Sud ont eu 415.000 morts, les Etats-Unis près de 30.000. Signalons que 288 Français trouvèrent la mort en Corée, tandis que 836 sont recensés dans la catégorie blessés et disparus (1). ROLAND-PIERRE PARINGAUX Février 1985

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