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Lesotho

Publié le 11/04/2013

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1 PRÉSENTATION

Lesotho, en sesotho et en anglais (langues officielles) Sesotho, pays d’Afrique australe, entièrement enclavé dans l’Afrique du Sud. Sa capitale est Maseru. Le Lesotho est membre du Commonwealth.

2 LE PAYS ET SES RESSOURCES

La superficie du Lesotho est de 30 355 km². Le pays se situe sur les contreforts du Drakensberg, dont les reliefs couvrent les deux tiers du pays et atteignent des altitudes supérieures à 3 000 m à la frontière orientale. L’Orange prend sa source dans ces hautes terres. À l’ouest, des terres vallonnées occupent environ un tiers du pays, entre 1 525 et 1 830 m d’altitude. Elles constituent la majeure partie des terres cultivables du Lesotho.

Le relief tempère le climat, mais les contrastes thermiques peuvent être importants. Dans les basses terres, les températures maximales varient entre 32,2 °C en été et - 6,7 °C en hiver ; la température moyenne est de 32 °C. Les précipitations, essentiellement entre octobre et avril, atteignent des moyennes d’environ 760 mm par an dans les basses terres, et de 1 905 mm en altitude. Les sécheresses sont courantes. La saison sèche s’étend de mai à septembre.

3 POPULATION ET SOCIÉTÉ
3.1 Démographie

La population du Lesotho est estimée à 2,13 millions d'habitants en 2008, avec une densité moyenne de 70,1 habitants au km2. Cependant, près de 70 p. 100 des habitants vivent dans les zones basses, où les densités peuvent dépasser 200 habitants au km2. La population est rurale à 82 p. 100.

L’évolution récente des principales données démographiques du Lesotho est fortement marquée, à l’instar des autres pays d’Afrique australe, par la pandémie de sida, avec un taux de prévalence dans la population adulte de près de 29 p. 100 en 2003. Jusque dans les années 1990, le pays connaissait une croissance démographique régulière (2,6 p. 100 environ en 1985), résultant du recul de la mortalité (dès les années 1950-1960) et d’une fécondité relativement élevée (en baisse à partir des années 1980). À partir de 1995, en raison de la surmortalité due au sida, le taux de croissance de la population ralentit et chute à 0,1 p. 100 pour la période 2000-2005 (il est de 0,13 p. 100 en 2008). L’espérance de vie à la naissance, d’environ 60 ans en 1990, s’effondre à 40,2 ans en 2008. Estimé à 22,3 p. 1 000 en 2008, le taux de mortalité est l’un des plus élevés au monde.

3.2 Villes principales

Maseru, la capitale, est la ville la plus importante, avec une population estimée à 373 000 habitants en 1999. Les autres villes importantes sont Teyateyaneng, Mafeteng et Hlotse. Le Lesotho est divisé en 10 districts administratifs, subdivisés en wards, ou sections électorales, présidés par les chefs héréditaires et administrés par les coordinateurs de district.

3.3 Peuples, langues et religions

La nation s’est constituée aux environs du xixe siècle à partir d’une vingtaine de clans d’origines diverses. Elle est principalement formée de Sothos du Sud (85 p. 100), de Zoulous et de Xhosa, et abrite aussi de petites communautés britanniques, afrikaners et asiatiques. La population du Lesotho est également homogène sur le plan religieux : environ 85 p. 100 de la population est chrétienne (dont 45 p. 100 de catholiques et 40 p. 100 de protestants).

Les langues officielles du Lesotho sont le sotho du Sud (une langue bantoue) et l’anglais.

3.4 Éducation

Obligatoire de 6 à 12 ans, l’enseignement est gratuit au niveau primaire, que presque tous les enfants en âge scolaire fréquentent. Le taux d’alphabétisation, de 85,7  p. 100 en 2007, place le Lesotho aux premiers rangs des pays d’Afrique. Le taux de scolarisation dans le secondaire est de 35 p. 100 (2002-2003), et de 3 p. 100 au niveau supérieur. La seule université du pays (l’Université nationale du Lesotho), fondée en 1966, est située à Roma, à proximité de Maseru. L’enseignement est assuré en grande partie par les missionnaires.

3.5 Institutions et vie politique
3.5.1 Historique

Lorsqu’il accède à l’indépendance, en 1966, le Lesotho devient une monarchie, avec à sa tête le roi Moshoeshoe II (1966-1990 ; 1995-1996) et le Premier ministre Leabua Jonathan, leader du Parti national (Basotho National Party, BNP). Inspirée du système politique britannique, la Constitution instaure une monarchie parlementaire, mais le nouveau régime ne parvient pas à trouver un équilibre entre les ambitions politiques du souverain, le poids des chefferies traditionnelles et l’armée ; l’ombre du puissant voisin sud-africain pèse aussi lourdement sur la vie politique mouvementée du jeune État (opposé à l’apartheid) par un jeu d’alliances complexe. Dès 1970, Leabua Jonathan suspend la Constitution, réprime l’opposition — en particulier le parti du Congrès (Basotho Congress Party, BCP), mené par Ntsu Mokhele — et dirige un régime autoritaire et brutal, marqué par une montée des violences au tournant des années 1980. En 1986, il est destitué par un coup d’État militaire pacifique mené par le général Justin Lekhanya, qui tente d’élargir le pouvoir au roi et à l’opposition. Mais, dès 1990, le roi Moshoeshoe II est déposé par l’armée, qui place sur le trône son fils aîné Letsie III. Un processus de démocratisation, mené à la faveur de la libéralisation de l’Afrique du Sud, aboutit en 1993 à la promulgation d’une nouvelle Constitution et à la tenue d’élections législatives pluralistes, à l’issue desquelles Ntsu Mokhele devient Premier ministre. En 1995, le roi Letsie III abdique en faveur de son père ; il remonte sur le trône dès 1996, à la suite du décès accidentel de ce dernier.

Loin de se stabiliser, la situation politique dégénère en chaos à l’issue du scrutin controversé de 1998, marqué par la victoire écrasante du Congrès pour la démocratie au Lesotho (Lesotho Congress for Democracy, LCD), né d’une scission du BCP. À la demande du leader du LCD, Pakalitha Mosisili, devenu Premier ministre, une intervention des armées africaine et botswanaise sous l’égide de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SACD) rétablit l’ordre. Une Autorité politique intérimaire (IPA), regroupant les partis en lice, est mise en place et assure la transition jusqu’aux élections législatives de 2002, qui se soldent par la victoire du LCD. En dépit de la persistance de tensions, le scrutin de 2007, jugé libre, régulier et transparent par les observateurs de la SACD, semble confirmer la stabilisation politique du pays. Avec 61 des 120 sièges de l’Assemblée nationale, le LCD continue de dominer le paysage politique ; le Premier ministre Pakalitha Mosisili est reconduit dans ses fonctions. L’opposition est représentée essentiellement par la Convention Basotho (All Basotho Convention, ABC), dirigée par Tom Thabane.

3.5.2 Organisation des pouvoirs

La Constitution du Lesotho institue une monarchie constitutionnelle de type parlementaire. Le roi est le chef de l’État, mais sa fonction est essentiellement honorifique : « symbole vivant de l’unité nationale «, il n’a aucun pouvoir exécutif ni législatif. Monarque héréditaire, il est désigné par le Collège des chefs, qui peut aussi le déposer. Le pouvoir exécutif est confié par le roi au Premier ministre, qui est le chef de file de la majorité parlementaire ; son mandat coïncide avec celui de la législature. Le pouvoir législatif est exercé par un Parlement monocaméral composé de la chambre de l’Assemblée nationale et du Sénat. L’Assemblée nationale est constituée de 120 membres élus au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans ; le Sénat compte 33 membres, dont 22 chefs traditionnels et 11 membres nommés par le Roi, conformément à l’avis du Conseil d’État.

4 ÉCONOMIE

Le Lesotho est un pays pauvre et enclavé, dont l’économie ne parvient pas à générer les ressources suffisantes pour satisfaire les besoins de sa population, en dépit d’une gestion rigoureuse. Aux difficultés économiques s’ajoutent une grande vulnérabilité aux aléas climatiques, nécessitant une importante aide alimentaire étrangère, ainsi que les conséquences de la pandémie de sida.

Le Lesotho est structurellement très dépendant de son voisin sud-africain : ses revenus proviennent en grande partie des transferts effectués par les Lesothans travaillant dans les mines d’Afrique du Sud (en baisse depuis la restructuration des mines sud-africaines au milieu des années 1990), des recettes douanières perçues dans le cadre de l’Union douanière d’Afrique australe (SACU) et, depuis le début des années 2000, de l’exportation d’eau vers l’Afrique du Sud (grâce au projet hydraulique des Hautes Terres).

4.1 Agriculture

Si la population du Lesotho vit à environ 85 p. 100 de l’agriculture et de l’élevage, le secteur primaire ne contribue que pour 16,3 p. 100 au PIB. En effet, seuls 10,9 p. 100 des terres sont cultivables. La surexploitation des sols se conjugue avec les sécheresses récurrentes. Le maïs, le sorgho, le blé, les fruits et les légumes constituent les principales cultures. Les produits de l’élevage, pratiqué dans les pâturages des hauts plateaux, constituent une source d’exportations traditionnelle.

4.2 Mines et industries

L’industrie, qui contribue pour 43,2 p. 100 au PIB, concerne essentiellement l’agroalimentaire, le cuir et le textile. Le Lesotho a en effet connu l’essor rapide d’une industrie textile dans le cadre d’accords commerciaux avec les États-Unis (Africa Growth and Opportunity Act, AGOA) — et grâce à l’implantation d’entreprises asiatiques transformant et exportant leurs produits du Lesotho vers les États-Unis, contournant ainsi le système international de quotas. Le Lesotho mise désormais sur l’exploitation de ses gisements diamantifères, qui contribue de plus en plus à la croissance du pays. En outre, grâce au barrage des Hautes Terres (Highland Water Project), le pays est autonome sur le plan énergétique et alimente en eau les zones industrielles du nord-est de l’Afrique du Sud.

4.3 Échanges

L’unité monétaire du Lesotho est le loti (pluriel : maloti) divisé en 100 lisente. Le Lesotho formant, avec la Namibie, le Swaziland et l’Afrique du Sud, l’Union douanière sud-africaine (SACU), sa monnaie est indexée au rand sud-africain ; la fiscalité douanière procure l’essentiel des recettes de l’État.

Les principaux fournisseurs au début des années 2000 sont l’Afrique du Sud et l’Asie, tandis que ses principaux clients sont l’Afrique du Sud et les États-Unis.

En 1999, le Lesotho possédait environ 5 940 km de routes, dont 18 p. 100 de routes goudronnées. Malgré d’importants travaux, de nombreuses régions montagneuses ne sont pas accessibles aux véhicules. Maseru est desservie par un aéroport international et reliée par voie ferrée à l’Afrique du Sud.

5 HISTOIRE
5.1 Formation de la nation sothoe

Les premiers habitants de cette région sont les Bochimans. Les premiers groupes d’éleveurs basotho s’établissent sur ce territoire montagneux au xviiie siècle, cherchant à échapper tant à l’expansion des Zoulous et des autres Ngounis qu’à la progression des colons néerlandais. L’unité de la nation sotho est réalisée durant le Mfecane (conflits nés au xixe siècle de la rencontre des expansionnismes boers et zoulous) par l’un des chefs les plus remarquables de l’Afrique méridionale du xixe siècle, Moshoeshoe Ier. À partir de 1838, ce dernier combat les Afrikaners. Ses défenseurs étant cependant trop peu nombreux et moins bien armés que les troupes adverses, le royaume se place sous la protection britannique en 1868. Devenu un protectorat au sein de l’Empire britannique, le royaume prend le nom de Basutoland.

5.2 Du protectorat britannique à l'indépendance

En 1871, les Britanniques placent le Basutoland sous le contrôle de la colonie du Cap, contre le gré des Sothos qui se soulèvent. La Grande-Bretagne reprend le contrôle direct du territoire en 1884. Contre le vœu des chefs sothos, le South African Act of Union de 1910 prévoit l’intégration de la région à l’Afrique du Sud, mais le pays reste autonome.

Tandis que le pouvoir colonial favorise le maintien de la monarchie, la vie politique se modernise avec la fondation du Basotho Congress Party (BCP) en 1952, par Ntsu Mokhehle. En 1960, les premières élections organisées dans le protectorat britannique sont remportées par le BCP. Toutefois, c’est le Basotho National Party (BNP), né en 1958 d’une scission au sein du BCP, et vainqueur des élections de 1965, qui mène le Basutoland à l’indépendance le 4 octobre 1966, avec à sa tête le leader du BNP, Joseph Leabua Jonathan. Le nouvel État, baptisé Lesotho, est une monarchie de type parlementaire et le chef suprême des Sothos, Moshoeshoe II, accède officiellement au trône. Les dirigeants du Lesotho doivent faire preuve de pragmatisme à l’égard de l’Afrique du Sud, dont ils reçoivent le soutien, tout en rejetant l’apartheid.

5.3 Le Lesotho indépendant

Les premières années d’indépendance montrent la fragilité du système mis en place et sont marquées par un durcissement du régime de Leabua Jonathan, dont la première manœuvre est l’annulation des élections de janvier 1970, remportées par le BCP. S’ensuit une longue série de crises politiques, qui culminent avec une tentative de révolte armée en 1974, sévèrement réprimée ; la rébellion s’intensifie en 1979, avec la formation d’une aile militaire au sein du BCP, la Lesotho Liberation Army (LLA). Parallèlement, les relations avec l’Afrique du Sud s’enveniment. Leabua Jonathan accuse le gouvernement sud-africain d’héberger et d’encourager les rebelles, et refuse de chasser du Lesotho des membres exilés du Congrès national africain (African National Congress, ANC), en lutte contre le régime d’apartheid. Par deux fois, en 1982 et 1985, les forces sud-africaines organisent deux raids sanglants contre l’ANC au Lesotho. Enfin, en 1986, l’Afrique du Sud soutient le coup d’État militaire mené pacifiquement par le général Justin Lekhanya et aboutissant à la chute de Leabua Jonathan (qui décède en 1987).

À la tête d’un Conseil militaire, Justin Lekhanya tente de redonner une certaine légitimité au roi et d’ouvrir des discussions avec l’opposition. La lutte d’influence entre le pouvoir royal et le pouvoir militaire perdure cependant, et se poursuit malgré la déposition de Moshoeshoe II, en mars 1990, au profit de son fils aîné, le prince Bereng Seeisa, couronné sous le nom de Letsie III. En avril 1991, le général Lekhanya est à son tour destitué, et remplacé par le colonel Elias Ramaena, qui relance le processus de démocratisation, favorisé par les changements politiques en Afrique du Sud. Les élections pluripartites de mars 1993 donnent la victoire au BCP, et l’opposant historique de Leabua Jonathan, Ntsu Mokhehle, devient Premier ministre. Toutefois, le pays plonge dans une grave crise politique et, dès le mois d’août 1993, Letsie III suspend la Constitution, dissout le Parlement et renvoie le gouvernement. Le mois suivant, après l’intervention du Botswana, de l’Afrique du Sud et du Zimbabwe, le roi rétablit les institutions et le gouvernement de Ntsu Mokhehle, et abdique en faveur de son père. Moshoeshoe II est restauré sur le trône le 25 janvier 1995. Le décès accidentel du souverain en 1996 fragilise de nouveau les institutions. Le scrutin de juin 1998, remporté par le Congrès pour la démocratie au Lesotho (Lesotho Congress for Democracy, LCD), né en 1997 d’une scission d’avec le BCP sur l’initiative de Ntsu Mokhehle, provoque une grave insurrection au sein de l’armée et de la population. À l’appel du nouveau Premier ministre, Pakalitha Mosisili, l’Afrique du Sud et le Botswana interviennent militairement pour mettre un terme aux violences civiles et rétablir l’ordre.

Le processus de transition et de réconciliation nationale aboutit à la tenue d’élections législatives en 2002, qui confirment la domination du LCD. La situation politique semble stabilisée avec le scrutin de 2007, jugé libre, régulier et transparent par les observateurs internationaux. Reconduit pour la troisième fois au poste de Premier ministre, Pakalitha Mosisili doit faire face à de nombreux défis. Le Lesotho est en effet l’un des pays les plus pauvres d’Afrique, en proie à de graves difficultés économiques et au fléau du sida.

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