LETTRES de Mademoiselle Aïssé.

LETTRES de Mademoiselle Aïssé.

Publiées en 1787. Aissé (1693-1733), jeune Circas-sienne. avait été achetée sur un marché d'esclaves à Constantinople par un diplomate qui l'emmena en France et lui fit donner la meilleure éducation. Dès qu'elle parut dans le monde parisien, elle exerça sur tous une intense séduction. Mais la jeune Aïssé, au milieu de la société la plus corrompue, apportait plus encore que de la vertu, une pureté, une délicatesse d'âme qui fait tout le charme de ses lettres. La grande passion de sa vie fut pour le chevalier d'Aydie, dont elle eut une petite fille, mais que. pour des raisons mystérieuses, elle se refusa toujours à épouser. Cette liaison n'est connue que par les confidences qu'en fait Aissé dans les lettres qu'elle adressa de 1726 à 1733 à son amie genevoise, Mme Calambrini. Déjà gravement atteinte de la phtisie, toujours passionnée mais prise de scrupules, Aissé tient sa correspondante au courant des efforts qu'elle fait pour lutter contre son amour. Mais on trouve aussi dans ces lettres de plaisantes esquisses de la vie mondaine, des fragments de chro-nique galante, des petits potins de la cour, des théâtres, de la rue, contés par une plume toujours pleine d'aisance.