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Lexique cinématographique

Publié le 14/08/2014

Extrait du document

alterné (montage) : plans montés de manière à donner à voir en alternance deux ou plusieurs actions qui se déroulent en même temps (exemple : plans de l'arrivée de Jurieu au Bourget en alternance avec des plans de Lisette et Christine dans la chambre de celle-ci).

bande son : est composée de la bande parole, de la bande bruit (sons naturels ou artificiels) et de la bande musique (diégétique ou extradiégétique ; voir ces termes).

cadrage : détermine l'angle de prise de vue, l'échelle du plan (voir plan) et sa composition interne (place des personnages et des éléments du décor). Renoir souligne souvent ses cadrages par un cadre interne (exemple: Schumacher apparaissant dans le cadre d'une fenêtre intérieure de la cuisine alors que Marceau et Lisette s'embrassent au premier plan).

cadre (bordure de cadre) : limites de l'image ou du champ filmé qui, à la projection, se confondent avec les frontières de l'écran.

carton : texte apparaissant à l'écran. D'un usage généralisé pendant le cinéma muet, le carton est devenu rare avec les films parlants. Dans La Règle du jeu, deux cartons apparaissent après le générique : le premier informe sur la nature du «divertissement proposé« ; le second cite Le Mariage de Figaro .

champ : espace embrassé par la caméra et donné à voir sur l'écran. On parle d'«entrée dans le champ« ou de «sortie du champ« pour décrire les mouvements des acteurs.

— contre-champ : portion d'espace correspondant à la direction opposée. Le champ/contre-champ est d'un usage courant au cinéma pour filmer un dialogue entre deux personnages. Renoir y recourt très peu (exemple : un seul champ/contre-champ dans la scène où Christine joue la comédie à Geneviève après la chasse).

— hors-champ : tout élément visuel non cadré par la caméra mais jouant un rôle effectif dans l'action. Le

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hors-champ correspond à six portions possibles de l'espace (droite et gauche, bas et haut, devant et derrière par rapport au cadre). Tout mouvement de caméra (travelling, panoramique) ou tout changement de plan peut faire du hors-champ le champ et vice versa. Les incessants recadrages de Renoir à l'intérieur d'un même plan concourent à effacer les frontières entre le champ et le hors-champ (exemple : quand, pendant la fête, Jurieu tient Christine dans ses bras, il aperçoit soudain en hors-champ latéral gauche La Chesnaye; la caméra panoramique alors brusquement vers Robert pour filmer sa réaction).

découpage : division du film en séquences, scènes et plans (voir ces termes). Le découpage technique est un document de travail élaboré par le metteur en scène assisté parfois du scénariste voire du producteur.

diégèse : du grec diegêsis («histoire«). C'est l'ensemble des événements considérés en eux-mêmes, abstraction faite du moyen par lequel on en a connaissance (texte littéraire ou film).

ellipse : omission volontaire d'un fragment de l'histoire. Le lecteur ou le spectateur complètent mentalement cette histoire (exemple : le trajet en voiture de Robert et Christine jusqu'à La Colinière n'est pas montré et fait donc l'objet d'une ellipse).

énonciation : conditions concrètes de la production d'un énoncé (texte écrit ou oral). Pour analyser l'énonciation, il faut repérer qui parle (l'émetteur), à qui il parle (le récepteur) et dans quel contexte (lieux, moments, circonstances).

extérieurs : lieux de tournage qui ne sont situés ni en studio ni dans un décor intérieur réel (exemple : toute la séquence de la chasse en Sologne est en extérieurs jour; l'atterrissage de Jurieu est en extérieurs nuit).

fiction : un film de fiction est un film reposant sur une histoire totalement imaginaire; il s'oppose aux films documentaires reposant sur des faits de la vie réelle.

focalisation (ou point de vue) : on distingue trois types de focalisation (qui peuvent se combiner entre eux). En

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focalisation zéro, le narrateur en sait plus que les personnages ; en focalisation externe, le narrateur voit et décrit de l'extérieur ; en focalisation interne, il adopte le point de vue d'un personnage. Au cinéma, en théorie, il ne devrait pas exister de focalisation interne puisque la caméra a un point de vue externe. Mais divers procédés, dont le plus connu est le champ/contre-champ, permettent de rétablir une focalisation par un personnage (exemple : à la chasse, le plan de Robert et Geneviève enlacés est en focalisation interne puisque seule Christine les voit dans la lunette).

fondu : moyen de ponctuation employé au cinéma. On parle d'ouverture ou de fermeture en fondu.

fondu au noir : l'image s'obscurcit progressivement jusqu'au noir avant l'apparition de l'image suivante. Ce procédé signale un écart temporel entre deux séquences (exemple : la scène de l'accident de Jurieu et d'Octave est séparée de ce qui précède et de ce qui suit par des fondus au noir; sa datation précise en est rendue impossible).

fondu enchaîné : chevauchement rapide d'images qui donne à voir en surimpression la fin d'un plan et le début du suivant. Cela marque une saute de temps limitée entre deux péripéties (exemple : fondu enchaîné entre la partie de cartes des amis de Geneviève aux alentours de 22 heures et le rendez-vous de Geneviève et Robert à 11 heures le lendemain matin, dans le même salon).

générique : du latin genus («origine«). Le générique est la fiche d'identité du film. Il donne la liste complète des personnes ayant participé à la fabrication du film et présidé à sa naissance : acteurs, metteur en scène, scénariste, producteurs mais aussi scripte, monteur, cameraman, etc.

intérieurs : lieux de tournage en locaux fermés, soit reconstitués en studios, soit réels (exemple : les scènes se déroulant dans l'hôtel particulier au début du film).

méga-narrateur : on parle aussi de grand imagier. Terme forgé pour rendre compte de l'instance productrice du récit en images. Ne se confond pas avec Renoir car il n'est pas le seul responsable de la production du récit.

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La distinction reprend celle retenue en littérature entre le narrateur et l'auteur.

métaphore : désignation par analogie d'un objet ou d'une idée par un(e) autre (exemple : la chasse peut être lue comme une métaphore du désir de destruction vécu par les personnages).

mixage : de l'anglais to mix («mélanger«). Report sur une bande unique des trois bandes sonores : bande parole, bande bruit, bande musique. C'est l'ingénieur du son qui mélange en auditorium ces bruits différents de manière à produire un tout harmonieux

montage : assemblage des différents plans enregistrés suivant l'ordre prévu dans le découpage. Ces plans sont assemblés par des coupes et des collures. L'opération de montage est aussi importante dans la réalisation du film que celle de tournage.

montage dans le plan : procédé qui consiste, dans un même plan, à montrer deux espaces différents au lieu de les donner à voir successivement avec plusieurs plans. Le montage dans le plan est souvent lié à la profondeur du champ (exemple : Octave et Christine s'embrassant dans la serre, espionnés par Marceau et Schumacher ; les deux scènes s'inscrivant dans le même plan, la suite montrera les deux couples de personnages en alternance).

montage cut : plans montés sans signe de ponctuation visible tel que, par exemple, le fondu.

musique de film : on peut parler aussi de musique extradiégétique. C'est la musique mise sur les images du film quand celui-ci est monté.

musique diégétique : on peut parler aussi de musique diégétisée. C'est la musique qui trouve sa source dans la diégèse et qui peut être reliée à une source visualisée à l'écran (exemple : la musique des différents automates ou la Danse macabre de Saint-Saëns jouée par le piano mécanique).

narration : acte de rapporter des faits vécus par des personnages dans la réalité ou, comme dans La Règle du jeu, dans la fiction. La narration peut être assumée

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par un personnage de la fiction ou par quelqu'un se situant hors de cette fiction qu'on appelle narrateur extra-diégétique. C'est le cas dans La Règle du jeu .

off : de l'anglais off («hors de«), abréviation de off screen («hors de l'écran«). Le son est dit off quand il provient d'une source non visualisée à l'écran mais appartenant à un espace contigu et déjà vu. Quand cet espace n'est pas contigu ou quand sa source est inconnue, il est dit hors-champ (exemple : dans le spectacle de la «danse macabre«, la musique de Saint-Saëns commence hors-champ puis, après le plan sur le piano mécanique, devient off).

panoramique : terme fabriqué sur panorama. La caméra, sur un pied immobile, pivote horizontalement (gauche/droite ou l'inverse) ou verticalement (haut/bas ou l'inverse). Le panoramique a souvent une valeur descriptive mais, dans La Règle du jeu, Renoir l'utilise beaucoup pour suivre les déplacements des personnages dans le décor. Ils sont très nombreux pendant la fête. Joints aux travellings, ils donnent beaucoup de fluidité à sa caméra. On parle alors de pano-travellings.

plan : unité minimale du film, le plan est le morceau de film qui défile dans la caméra entre le début et la fin d'une prise de vue ; après le montage, c'est la portion de film entre deux collures. On peut compter un film, une séquence ou une scène par le nombre des plans les composant (exemple : la première séquence compte 34 plans, la chasse 77 et le film 336 ; c'est un nombre très restreint et qui souligne la longue durée de beaucoup de ces plans).

plans (taille) : on définit les plans suivant une échelle en principe établie par rapport à la taille des personnages (e,emple : l'échelle de plans ne cesse de varier dans la scène, dite «scène aux Bouddhas«, où Robert tente de rompre avec Geneviève).

  plan général : décor et personnages non identifiables.

  plan d'ensemble : dans un décor large, des personnages identifiables.

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           plan moyen : cadre les personnages en pied.

           plan américain : cadre les personnages jusqu'à mi-cuisse.

           plan rapproché : cadre les personnages en buste.

           gros plan : cadre le visage d'un personnage.

           très gros plan : cadre un détail du corps d'un personnage ou d'un accesssoire.

           plan-séquence : plan réalisant en une seule prise la représentation d'une unité narrative complète en termes d'action, de lieu et de temps. Les plans-séquences sont nécessairement d'une grande durée (exemple : le premier plan du film montrant l'arrivée de Jurieu).

plongée : la caméra est placée au-dessus de ce qu'elle veut filmer ; par effet optique, ce qu'elle filme est comme écrasé (exemple : plan de la salle de spectacle vue par-dessus le lustre au moment de la chanson. Nous avons I'vé l'pied).

           contre-plongée : la caméra est placée au-dessous de ce qu'elle veut filmer ; par effet optique, ce qu'elle filme est valorisé (exemple : Robert présentant son limonaire, ou l'appareil de TSF dans la chambre de Christine).

production/directeur de production :le travail de production est antérieur à la réalisation du film. Il comporte un plan de financement et fournit l'argent. Le producteur peut même être à l'origine du film et imposer sujet et vedettes. Le directeur de production fait le relais entre le producteur et le metteur en scène.

profondeur de/du champ : il faut distinguer le procédé technique qui permet d'obtenir des images aussi nettes au premier plan qu'à l'arrière-plan (ou profondeur de champ), du choix de cadrage pour rendre à l'écran un effet de profondeur (la profondeur du champ). Les plans de Renoir se caractérisent par une très grande profondeur du champ rendue par une série de cadres internes : portes, fenêtres, miroirs dans lesquels l'espace se creuse, ainsi que par la position des personnages dans le décor au premier plan et dans le fond du champ (exemple : toutes les scènes de la fête à La Colinière sont filmées de cette façon).

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raccord : manière dont deux plans s'enchaînent. On peut faire un raccord sur le mouvement, sur l'axe d'un regard, sur le son, etc.

réalisateur : responsable de la confection du film au moment du tournage. Anglicisme pour metteur en scène.

scénario : de l'italien scenario, qui vient du latin scaenarium («scène de théâtre« au sens architectural). A pris aujourd'hui le sens extensible de «document écrit développant une histoire ou un récit composés en vue d'une réalisation cinématographique«. Sa forme la plus achevée est la continuité dialoguée.

scène : unité dramatique autonome qui présente une action continue, datée précisément, se déroulant dans un lieu unique avec les mêmes personnages, sans ellipse ni saute de temps (exemple : scène de l'accident de Jurieu).

séquence : équivalent de l'acte théâtral ou d'un chapitre de roman, la séquence forme un grand bloc narratif. Elle se compose de plusieurs scènes et relate des événements continus ou discontinus (exemple : la chasse, la fête au château).

synopsis : du grec synopsis («qui peut être parcouru d'un seul coup d'oeil«). Il s'agit d'un bref résumé du scénario (2 à 3 pages dactylographiées) rédigé au style indirect et sans dialogue. Ce document est destiné aux producteurs.

 

travelling : de l'anglais. to travel («voyager«). Sur un véhicule mobile, sur un rail ou à la main, la caméra se déplace. En travelling avant, elle avance sur le sujet. On distingue les travellings avant, arrière, latéraux, verticaux, horizontaux et d'accompagnement.

« hors-champ correspond à six portions possibles de l'espace (droite et gauche, bas et haut, devant et derrière par rapport au cadre).

Tout mouvement de caméra (travelling, panoramique) ou tout changement de plan peut faire du hors-champ le champ et vice versa.

Les incessants recadrages de Renoir à l'intérieur d'un même plan concourent à effacer les frontières entre le champ et le hors-champ (exemple : quand, pendant la fête, Jurieu tient Christine dans ses bras, il aperçoit soudain en hors-champ latéral gauche La Chesnaye; la caméra panoramique alors brusquement vers Robert pour filmer sa réaction).

découpage : division du film en séquences, scènes et plans (voir ces termes).

Le découpage technique est un document de travail élaboré par le metteur en scène assisté parfois du scénariste voire du producteur.

diégèse : du grec diegêsis («histoire»).

C'est l'ensemble des événements considérés en eux-mêmes, abstraction faite du moyen par lequel on en a connaissance (texte littéraire ou film).

ellipse : omission volontaire d'un fragment de l'histoire.

Le lecteur ou le spectateur complètent mentalement cette histoire (exemple : le trajet en voiture de Robert et Christine jusqu'à La Colinière n'est pas montré et fait donc l'objet d'une ellipse).

énonciation : conditions concrètes de la production d'un énoncé (texte écrit ou oral).

Pour analyser l'énonciation, il faut repérer qui parle (l'émetteur), à qui il parle (le récepteur) et dans quel contexte (lieux, moments, circonstances).

extérieurs : lieux de tournage qui ne sont situés ni en studio ni dans un décor intérieur réel (exemple : toute la séquence de la chasse en Sologne est en extérieurs jour; l'atterrissage de Jurieu est en extérieurs nuit).

fiction : un film de fiction est un film reposant sur une histoire totalement imaginaire; il s'oppose aux films documentaires reposant sur des faits de la vie réelle.

focalisation (ou point de vue) : on distingue trois types de focalisation (qui peuvent se combiner entre eux).

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