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Ligue des patriotes

Publié le 11/02/2013

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1   PRÉSENTATION

Ligue des patriotes, ligue nationaliste fondée par Paul Déroulède et Henri Martin le 18 mai 1882.

2   OBJECTIFS PREMIERS DE LA LIGUE

En 1882, sous le patronage de Victor Hugo, l’écrivain Paul Déroulède, l’historien Henri Martin et le député Félix Faure créent une ligue dont le programme vise à inculquer à la jeunesse française l’amour (au besoin sacrificiel) de la patrie et du civisme. Chantre de la « Revanche « sur les Allemands, Paul Déroulède en est le délégué et la figure de proue.

Majoritairement composée de républicains, la Ligue des patriotes connaît un succès foudroyant ; elle regroupe rapidement plus de 100 000 adhérents, souvent recrutés au sein des sociétés gymniques, qui prônent le patriotisme et la militarisation du geste sportif. L’objectif initial de la ligue est simple : il faut redonner à la France son statut de grande nation par la reconquête des territoires perdus (perte de l’Alsace-Lorraine en 1871).

3   DE LA MÉTAMORPHOSE À LA DISSOLUTION

Durcissant progressivement son discours, la Ligue des patriotes change d’identité. Entre 1885 et 1887, Paul Déroulède évince le président Henri Martin, remanie le comité directeur de la ligue et dote celle-ci d’un organe, le Drapeau. Elle attire alors royalistes, bonapartistes, antiparlementaires et tous les mécontents. En 1889, la ligue apparaît comme une force politique neuve, dont le discours sur la France malade et la gabegie parlementaire joue un rôle premier dans l’ascension du « Général Revanche «, Georges Boulanger.

L’échec du boulangisme porte à la Ligue des patriotes un coup mortel ; par décision de justice, elle est dissoute en mars 1889. En 1893, elle entre en sommeil, alors que certaines de ses orientations soulignent l’émergence d’une tonalité xénophobe et antisémite — notons le soutien de Mermeix, auteur du brûlot les Juifs en France (1892).

4   RENAISSANCE DE LA LIGUE

La Ligue des patriotes reparaît avec l’affaire Dreyfus en 1898. L’organisation de Paul Déroulède attire de grands noms du nationalisme — tels Maurice Barrès, Édouard Drumont et Henri Rochefort — et réunit 30 à 60 000 adhérents. L’agitation de rues reprend, à Paris surtout, avec pour objectif de renverser la IIIe République et de lui substituer une République plébiscitaire.

Le 23 février 1899, Paul Déroulède pense que l’heure est venue. À l’occasion des obsèques du président Félix Faure, il tente de convaincre des officiers anti-dreyfusards de marcher sur l’Élysée. Le coup d’État échoue, et Déroulède est condamné à dix ans de bannissement. Bénéficiant de l’amnistie de 1905, il rentre en France et relance vainement la ligue ; ne rencontrant plus le même succès que par le passé, la Ligue des patriotes est alors progressivement absorbée par les divers courants de la droite traditionnelle.

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