Lin Biao

Lin Biao (1907-1971), général et homme politique chinois.

Né à Huanggang (Hubei), Lin Biao, de son vrai nom Lin Yu-yung, sort diplômé de l’école militaire de Whampoa en 1926, après avoir rejoint le Guomindang (Parti nationaliste) en 1924, puis s’être inscrit au Parti communiste chinois l’année suivante. En 1927, lorsque Jiang Jieshi, généralissime de l’armée du Guomindang, entreprend de purger son mouvement de tous les communistes, Lin Biao déserte avec son régiment et rejoint le quartier général de Mao Zedong. Chef d’un groupe armé à vingt et un ans, Lin Biao s’affirme dès lors comme l’un des stratèges militaires les plus brillants de son pays.

Il commande la première Armée rouge lors de la Longue Marche (1934-1935), quand les communistes sont poussés vers le nord par les forces de Jiang Jieshi, et fonde l’académie militaire de Yanan. Lin Biao participe à la lutte contre les Japonais, auxquels il inflige une défaite à Pingxingguan en 1937. Gravement blessé en 1938, il part se faire soigner en URSS, où il complète sa formation militaire.

La défaite des Japonais met de nouveau face-à-face les communistes et les nationalistes. Lin Biao regroupe ses troupes au nord et prend le contrôle de la Mandchourie, une région stratégique. Surnommé le « Napoléon chinois « en raison de ses succès durant la guerre civile, Lin Biao conduit la IV^e armée à la victoire en 1949. Il est nommé vice-Premier ministre du Conseil d’État en 1954, maréchal en 1955, vice-président du parti en 1958, ministre de la Défense en 1959, puis numéro deux du parti en 1966. La Révolution culturelle lui permet de poursuivre son ascension, de prendre le contrôle de l’armée et de jouer un rôle politique de tout premier plan. Il devient un modèle pour les radicaux de la Révolution culturelle, son prestige augmentant avec les progrès de celle-ci. En 1969, Lin Biao est désigné comme dauphin de Mao à la tête du Parti communiste, remplaçant ainsi Liu Shaoqi, évincé.

Rapidement, Lin Biao est peu à peu écarté de la scène publique. Un an après sa mort, les autorités annoncent qu’il a péri dans un accident d’avion le 12 septembre 1971, en tentant de rejoindre l’Union soviétique après un coup d’État manqué. Les circonstances exactes de ce complot ne sont pas élucidées, mais sa disgrâce s’explique vraisemblablement par la volonté de Mao d’éliminer un rival devenu trop puissant et de reprendre en main le contrôle de l’armée.