Devoir de Philosophie

L'isolement, le vent et les basses températures font la toundra antarctique. Si la végétation terrestre est réduite, la flore marine est envahissante

Publié le 22/02/2012

Extrait du document

Les Crucifères présentent de remarquables cas d'adaptation, les plantes «en coussinet» des régions montagneuses en sont un exemple. Les Crucifères, d'une classification compliquée, et, de plus, très variable d'une école à l'autre, ne foira pas, ici, l'objet d'une étude particulière. Nous retenons simplement un membre de cette famille, le chou de Kerguelen, pour son utile cas biogéographique. Ce crucifère endémique, auquel on ne connaît pas de proche parent, est, selon E. J. H. Corner, un type intéressant, pollinisé qu'il est par le vent et non par les insectes, comme le sont habituellement les représentants de cette famille. Ce constat introduit immédiatement une notion climatique sur laquelle il est bon de s'arrêter. Ce chou, ayant l'apparence d'un chou cavalier, offre au vent ses étamines et son stigmate en saillie. Il est dit que, sur ces îles, les insectes ne volent pas. Ce sont à des relations de ce genre qu'il convient d'être attentif pour comprendre certaines conditions d'ensemble. D'ailleurs, c'est tout l'aspect climatique des Kerguelen qui est à reprendre, car il représente le climat subantarctique par excellence. La toundra antarctique est plus pauvre que ne l'est la boréale; les explications à cela sont nombreuses. L'hémisphère austral est par définition océanique; on sait que le climat maritime, s'il n'a pas un hiver très froid, ne permet pas un réchauffement suffisant en été. Les vents sont violents, en tout cas régulièrement forts. Ils accentuent l'évaporation. Il ne peut y avoir d'arbres et pas de plantes qui ne peuvent réduire leur transpiration. Le domaine des terres australes se limite à quelques groupes d'îles fort éloignés les uns des autres. Les taux d'endémisme afférents classent ces îles dans un certain ordre. L'influence de l'insularité est en quelque sorte amplifiée dans cet hémisphère. La banquise peut venir s'échouer sur les côtes des Kerguelen, ce qui n'est pas qu'un titre de situation générale seulement, mais un indicatif thermique supplémentaire. Le vent, s'il contribue largement à la dissémination, est responsable de l'allure xéromorphique de la végétation, exclusivement herbacée. On compte une trentaine de plantes à fleurs et quelques rares autres ayant l'aspect buissonnant. Sur les rocailles, on voit des touffes denses d'Azorella selago, une plante ressemblant à de la mousse, mais plante pionnière. L'Acaena adscendens, une rosacée ligneuse, est localement reine.

Liens utiles