L'oeil composé des insectes: des milliers de petits yeux côte à côte

La plupart des insectes possèdent ce qu'on appelle des yeux composés, ou «yeux à facettes» du fait de l'aspect alvéolé de leur surface. Chacun de ces alvéoles n'est que le sommet d'un organe visuel en forme de cône très allongé: l'ommatidie (du grec: «petit oeil»). Il existe de nombreux types d'yeux composés, plus ou moins complexes. Généralement, le genre de vie et le biotope de l'insecte ont déterminé le degré de perfectionnement de ses yeux. Celui qui habite sous terre ou dans les cavernes n'a qu'un appareil visuel rudimentaire, parfois même totalement régressé. En fait, l'oeil composé peut ne compter que quelques ommatidies, chez les fourmis ouvrières par exemple, ou plus de 20000 chez les grandes libellules. Structure d'une ommatidie: la partie visible, la «facette», est une petite lentille, de forme hexagonale le plus souvent. C'est une cuticule transparente analogue à la cornée de notre oeil; on l'appelle du reste «cornéule». Sa structure microscopique montre une grande qualité optique: elle admet le maximum de lumière, ne laissant qu'une infime partie s'échapper par réflexion. Au-dessous se trouve un «cône cristallin», formé de quatre cellules allongées, l'ensemble étant gainé d'un pigment sombre qui isole l'ommatidie de ses voisines. Le cône cristallin est lui-même relié à une minuscule rétine, ou « rétinule», faite de huit cellules sensorielles tapissées de pigments photosensibles et qui représentent l'organe récepteur de l'intensité lumineuse. Un réseau complexe de filaments relie la rétinule au système nerveux de l'insecte, lequel traduit les informations reçues. Qualité de la vision: elle doit être comparable, chez l'insecte, à celle des vertébrés, quoique différente. L'image doit se former par un ensemble de points, d'autant plus nombreux qu'il y a d'ommatidies. Peut-être pouvons-nous imaginer cette vision par l'observation d'une photographie imprimée: d'autant plus précise que la trame est fine.