Loménie de Brienne, Étienne Charles de

Loménie de Brienne, Étienne Charles de (1727-1794), prélat et homme politique français, chef du Conseil royal des Finances de Louis XVI (mai 1787-août 1788).

Né à Paris, Étienne Charles de Loménie de Brienne est un personnage plus ambigu que cet homme rigide, voire obtus, que l’historiographie a longtemps dépeint. Auteur d’une thèse de théologie imprégnée de l’esprit des Lumières et censurée en 1751, il devient évêque de Condom (1761), puis archevêque de Toulouse (1763).

Remarqué par la reine Marie-Antoinette, l’ecclésiastique se distingue par ses qualités d'administrateur, faisant notamment creuser un canal entre la Garonne et le canal du Midi (1768). En 1770, il est élu à l'Académie française. Grand opposant aux réformes du ministre Calonne, Loménie de Brienne est pressenti pour le remplacer et, le 1^er mai 1787, il est nommé chef du Conseil royal des Finances.

Dès son arrivée en mai 1787, Loménie de Brienne est aux prises avec l'assemblée des notables réunie par son prédécesseur pour régler la crise parlementaire. Mais, devant l’opposition persistante de l’assemblée au projet de subvention territoriale, le nouveau ministre est contraint d'accepter un lit de justice royal (8-10 mai 1788) avant de renvoyer les députés le 25 mai 1788.

Le conflit dégénère lorsque Loménie de Brienne intime au Parlement de Paris l’ordre d’enregistrer les édits qui ont provoqué la crise l’année précédente. Face au refus des parlementaires, Brienne exile l’assemblée à Troyes. Les provinces grondent ; les « exilés « reçoivent le soutien des Parlements locaux ; le peuple déclenche plusieurs émeutes — notamment à Grenoble, avec la journée des Tuiles du 7 juin. Le 8 août, afin de débloquer la crise, Louis XVI contraint Loménie de Brienne — comme le réclament les insurgés — à convoquer les états généraux pour mai 1789.

Renvoyé par le roi le 25 août 1788, celui qui est devenu évêque de Sens en janvier 1788 reçoit le chapeau de cardinal en décembre 1788. Lorsque éclate la Révolution en 1789, Loménie de Brienne est en Italie. Il rentre dans son diocèse l’année suivante et prête serment à la Constitution civile du clergé. Durant la Terreur « robespierriste «, le prêtre assermenté est néanmoins incarcéré. Libéré en novembre 1793, il meurt d’apoplexie le jour de sa seconde arrestation, en février 1794.