Londres, conférences de

Londres, conférences de, conférences de paix qui se sont tenues du 16 décembre 1912 au 6 janvier 1913 pour la première, et du 20 au 30 mai 1913 pour la seconde.

Les conférences de Londres ont eu pour objectif de régler, au détriment de l’Empire ottoman, la question des annexions territoriales de la première guerre des Balkans.

À la suite de la guerre éclair menée par les coalisés balkaniques, l’Empire ottoman — dont la capitale, Istanbul, est directement menacée par les Bulgares — signe l’armistice de Tchataldja, le 3 décembre 1912. De nombreux territoires turcs ont été conquis dans les Balkans : la Bulgarie contrôle la Thrace orientale ; la Serbie tient le Kosovo et la Macédoine du Nord ; la Grèce a annexé la Crète, plusieurs îles égéennes, l’Épire, la Macédoine orientale ; les Monténégrins sont en Albanie.

Le 16 décembre 1912, lorsque s’ouvre la conférence de paix à Londres — sous la présidence médiatrice du Foreign Office —, les coalisés exigent des émissaires du gouvernement turc la reconnaissance de facto de leurs conquêtes. Les patriotes turcs refusent et fomentent un coup d’État ; le 23 janvier 1913, les Jeunes-Turcs d’Enver Pacha donnent le pouvoir au chef de l’armée, Chevket Pacha. Les combats reprennent et les pourparlers sont interrompus.

À la suite de multiples revers militaires et de la reddition d’Édirne au terme de cinq mois de siège, Chevket Pacha revient à la table des négociations. Signé le 30 mai 1913, le traité de Londres accède aux désirs de la ligue balkanique. Les Turcs perdent tous leurs territoires dans les Balkans, ne préservant qu’une petite zone tampon autour d’Istanbul. Pour avoir signé cet accord, Chevket Pacha est assassiné en juin et un coup d’État instaure un régime dictatorial à Istanbul.

Le choc est violent pour les Ottomans. Outre qu’il favorise l’émergence d’une dictature, le traité de Londres annonce le démembrement de l’Empire même si, après la seconde guerre balkanique, les Turcs recouvrent certains territoires.