Longmen

Longmen, ancien centre bouddhique situé au sud de la ville chinoise de Luoyang (province de Henan).

Ce centre bouddhique comprend environ 1 350 grottes — temples, salles d'assemblées et cellules — ainsi que 750 niches, creusées dans la falaise de chaque côté de la rivière Feng. Ses milliers de statues et ses grottes excavées entre le VI^e et le VIII^e siècle, dites grottes « de la porte du Dragon «, représentent l’une des plus belles expressions de l'art bouddhique chinois. Les monastères ayant disparu, seuls demeurent la vieille ville et le site rupestre dégradé.

Les travaux ont commencé dans le style des grottes de Yungang (près de la ville de Datong, province de Shanxi), lors du transfert en 495 de la capitale des Wei du Nord, de Datong vers Luoyang. La construction et la décoration s’est accélérée sous les Tang pour s’achever au VIII^e siècle avec les persécutions religieuses de l'empereur Xuanzong.

Les murs sont ornés de rondes-bosses et de reliefs peints proches des peintures décoratives de Dunhuang. Ils représentent le Bouddha debout sur un lotus ou assis sur un trône, enseignant ou méditant et ses disciples favoris et des bodhisattvas couverts de parures. Les niches abritent des divinités diverses. La grotte Binyang, de l'époque Wei, la plus célèbre de Longmen, présente sur les plafonds des compositions caractéristiques en léger relief, où des apsara entourent un lotus. Sur un des murs, l'empereur et l'impératrice conduisent le cortège de la cour.

Dans la grotte Fengxian de l’époque Tang qui constituait un abri autrefois prolongé par un temple en bois, l'impératrice Wu Zetian a fait sculpter dans la falaise des statues monumentales. Deux disciples du Bouddha, des gardiens à l'expression féroce et deux bodhisattvas entourent le Bouddha Vairocana (d’une hauteur de 17 m) figuré assis, les jambes croisées.

Le style de Longmen se définit par l’utilisation de modèles indiens, une composition étudiée, des silhouettes élégantes, des détails raffinés, des lignes verticales et des angles aigus ; puis sous les Tang, une recherche de volume, des lignes souples et des drapés mouillés. Il a influencé l'art bouddhique chinois de l'époque et rayonné jusqu'en Corée et au Japon avec la diffusion des statuettes en bronze doré, témoins d'une statuaire du métal aujourd’hui disparue.