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Loukachenko, Aleksandr

Publié le 06/04/2013

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1  PRÉSENTATION 

 

Loukachenko, Aleksandr (1954- ), homme d’État biélorusse, président de la République de Biélorussie (1994- ).

 

2  UN COUP D’ÉTAT PAR LES URNES 

 

Né à Kopys, dans la région de Vitebsk, Aleksandr Grigorievitch Loukachenko se destine d’abord à l’enseignement. Diplômé en histoire et en économie agro-industrielle, il sert dans l’armée soviétique comme instructeur politique, avant d’être nommé en 1987 directeur d’un sovkhoze (ferme d’État) dans la région rurale de Maguilev. Élu au Soviet suprême de Biélorussie en 1990, au moment où l’ancienne république soviétique prend son indépendance, il préside la commission parlementaire de lutte contre la corruption et contribue à la destitution, en janvier 1994, du président Stanislas Chouchkevitch — officiellement en raison de son incapacité à contrôler la corruption au sein du gouvernement, en réalité à cause de son opposition au rapprochement avec la Russie. Candidat à l’élection présidentielle qui s’ensuit, Aleksandr Loukachenko mène une campagne aux accents populistes, au cours de laquelle il accuse tous les ministres de corruption. Le 20 juillet, il est élu au deuxième tour de scrutin avec 80,1 p. 100 des voix, écrasant le Premier ministre sortant Viatcheslaw Kebitch.

 

3  LE « DERNIER DICTATEUR D’EUROPE « 

 

Dès son arrivée au pouvoir, le président Loukachenko, élu pour un mandat de cinq ans, cherche à concentrer tous les pouvoirs entre ses mains. Le 24 novembre 1996, il convoque un référendum dans le but de réviser la Constitution ; les résultats lui permettent de renforcer les pouvoirs présidentiels, tandis qu’il voit son mandat prorogé jusqu’en 2001.

 

Dans le même temps, il durcit sa politique à l’égard de l’opposition. Ses adversaires sont évincés, voire assassinés, les médias sont bâillonnés et la presse indépendante est soumise à une censure permanente. Chaque soir, ses discours sont retransmis au journal télévisé. En 1998, il se rend au Japon pour commenter en direct les images des performances de l’équipe olympique biélorusse. Paranoïaque, convaincu qu’un complot se trame derrière son dos, il circule à travers le pays en hélicoptère, atterrissant où bon lui semble pour des contrôles impromptus.

 

Le « dernier dictateur d’Europe «, selon les mots de George W. Bush, bénéficie néanmoins du soutien d’une large partie de la population. Le 9 septembre 2001, il est réélu président dès le premier tour avec 75,6 p. 100 des voix, à l’issue d’un scrutin entaché de nombreuses irrégularités. Un nouveau référendum est organisé le 17 octobre 2004. En dépit des protestations des observateurs internationaux, le président obtient cette fois la possibilité d’être réélu sans limitation de mandats.

 

4  UN NOSTALGIQUE DE L’URSS 

 

Aleksandr Loukachenko, qui n’a jamais dissimulé son admiration pour Hitler, est surtout nostalgique de l’époque soviétique, et n’hésite pas à faire usage du culte de la personnalité : il se considère comme le « batka « (père) de la nation, référence à Staline, « petit père des peuples «. Pour commémorer l’anniversaire de la naissance de Lénine, il décrète l’établissement d’une journée de travail bénévole le 22 avril. Sous son impulsion, le russe redevient la langue officielle du pays et l’ancien drapeau est rétabli.

 

Le 23 mai 1997, le président biélorusse signe un accord d’union avec le président russe Boris Eltsine ; ce texte prévoit notamment une plus grande coopération militaire et la création d’organes supranationaux. Qualifiant l’indépendance de la Biélorussie d’« erreur historique «, il va jusqu’à envisager une fusion entre les deux États.

 

Toutefois, ses relations avec Vladimir Poutine ne sont pas exemptes de désaccords : Moscou souhaite avant tout une coopération économique et militaire entre les deux États. Candidat à l’élection présidentielle du 19 mars 2006, Aleksandr Loukachenko peut malgré tout compter sur le soutien du président russe. Il est réélu avec 82,6 p. 100 des voix, à l’issue d’un scrutin marqué par de très nombreuses irrégularités (arrestations et campagne d’intimidation, fraudes électorales). Les manifestations d’opposition qui s’ensuivent à Minsk sont sévèrement réprimées.

 

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