Lvov, Gheorghi Ievghenievitch

Lvov, Gheorghi Ievghenievitch (1861-1925), homme politique russe.

Issu d’une grande famille aristocratique, le prince Lvov, riche propriétaire terrien, se consacre très tôt à des œuvres sociales, puis à la politique. En 1896-1897, il émarge auprès du courant libéral qui, sans remettre en cause le régime, lui reproche ses pesanteurs bureaucratiques. En 1906, il siège à la première Douma dans les rangs des « Cadets « (KD, constitutionnels-démocrates).

Au cours de la Première Guerre mondiale, Lvov participe à l’élan patriotique qui traverse la société russe : en tant que président de l’Union panrusse des zemstvos (assemblées territoriales de l’administration locale), il contribue à l’effort de guerre en organisant des secours au front.

Le 2 mars 1917, au lendemain de la révolte de Petrograd, la Douma le place à la présidence du premier des quatre gouvernements provisoires de 1917. Entouré des membres du bloc progressiste et du Conseil d’Empire favorables à l’établissement d’une monarchie constitutionnelle puis d’une République, Lvov s’affronte d’emblée au puissant contre-pouvoir bolchevique du soviet de Petrograd et, au sein même de son gouvernement, à l’autorité de Pavel Milioukov, ministre des Affaires étrangères.

Le prince Lvov célèbre les libertés, la fin des discriminations, l’abolition de la peine de mort, envisage une autonomisation des nationalités, etc. Mais sa modération et son manque de lucidité quant à la situation politique, principalement face au pouvoir croissant des soviets, jouent contre lui. Son gouvernement chute fin avril 1917 pour avoir transgressé la promesse faite par Milioukov aux soviets de poursuivre la guerre sans visées impérialistes.

Lvov forme alors un cabinet de coalition le 5 mai 1917. Afin d’harmoniser les décisions entre Douma et soviet, il réunit six libéraux et six socialisants. Mais en dépit de cette précaution, la crise de l’été 1917 hâte la fin de son mandat. Kerenski lui succède le 7 juillet. En 1918, Lvov se réfugie en France où il demeure jusqu’à sa mort.