Mahmud II
Publié le 16/02/2013
Extrait du document

Mahmud II (1784-1839), sultan ottoman (1808-1839).
Mahmud II fut porté à la tête de l'Empire ottoman après la destitution de son frère, Mustafa IV, et grâce à l'intervention du pacha de Rustchuk (aujourd'hui, Ruse), gouverneur de l'Est bulgare. Mahmud, dans l'esprit de Sélim III, déposé en 1807, par les janissaires pour avoir tenté de réorganiser l'armée, entreprit de réformer l'empire, espérant le sauver de l'effondrement.
Durant son règne, l'administration fut modernisée suivant le modèle occidental, des ministères des Affaires étrangères et de l'Intérieur furent créés, tandis que le système d'enseignement était profondément rénové (fondation d'écoles de médecine, envoi d'étudiants turcs dans les universités occidentales). La grande tâche de Mahmud, qui était de réorganiser l'armée, ne put cependant être menée à bien dans l'immédiat, car les Serbes, les Albanais et les Grecs se soulevèrent successivement contre la domination ottomane.
En 1817, Mahmud II dut reconnaître Miloch Obrenovitch, prince héréditaire des Serbes. L'insurrection grecque se transforma en guerre d'indépendance dont les conséquences sur le destin de l'Empire ottoman furent importantes. Le sultan, pour mater la rébellion grecque, fit appel à Méhémet Ali, pacha d'Égypte. L'armée menée par Ibrahim pacha, le fils de Méhémet Ali, progressa rapidement et se livra à un massacre qui émut les pays occidentaux, Angleterre, Russie et France, de plus en plus préoccupées par la question d'Orient. En 1827, la flotte ottomane était détruite à Navarin ; Ibrahim pacha fut contraint de se retirer. Deux ans plus tard, sous la pression occidentale, la Grèce obtint son indépendance et la Serbie accéda à l'autonomie.
Le recours aux troupes égyptiennes s'expliquait par l'entreprise de refonte de l'armée ottomane. En 1826, s'inspirant d'ailleurs de la politique de Méhémet Ali vis-à-vis des chefs mamelouks, Mahmud II massacrait les janissaires, opposés à la réforme militaire. L'institution des janissaires fut supprimée. L'appel aux Égyptiens devait favoriser l'émancipation de ceux-ci. En 1832, Méhémet Ali exigea du sultan ottoman la Syrie, prit Saint-Jean d’Acre, Damas et Alep. Les Turcs furent battus à Konya. Les Russes, dont l'avancée ne cessait de progresser dans l'empire, intervinrent pour faire cesser les combats. Le sultan leur accorda des privilèges militaires importants et fut, de plus, contraint de céder la Cilicie et la Syrie aux Égyptiens. Les hostilités, cependant, reprirent, ne cessant qu'avec l'intervention diplomatique des Anglais, des Russes et des Français, ceux-ci penchant en faveur de l'Égypte. Mahmud II put finalement récupérer la Syrie.