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Malawi

Publié le 11/04/2013

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1 PRÉSENTATION

Malawi, en chichewa et en anglais (langues officielles) Malawi, pays d’Afrique de l’Est. Sa capitale est Lilongwe. Le Malawi est membre du Commonwealth.

Le Malawi est bordé par la Tanzanie au nord-est, le Mozambique à l’est et au sud, et la Zambie à l’ouest. Il s’étire le long du lac Malawi, frontière naturelle avec la Tanzanie et le Mozambique. Un quart de son territoire est constitué par des lacs. Ancien protectorat britannique du Nyasaland, le Malawi, indépendant depuis 1964, est un pays charnière entre l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe.

2 LE PAYS ET SES RESSOURCES
2.1 Relief et hydrographie

Le Malawi couvre une superficie de 118 484 km². S’étirant sur environ 825 km du nord au sud pour une largeur de 80 à 160 km, c’est un petit pays montagneux que traverse du nord au sud la Rift Valley, fossé tectonique qui a donné naissance au lac Malawi, le troisième plus grand lac africain qui s’étend sur une grande partie du pays. La rivière Chire (ou Shire) part de l’extrémité sud du lac pour aller se jeter dans le Zambèze au Mozambique. De part et d’autre de la Rift Valley, le terrain s’élève pour former de hauts plateaux entre 900 et 1 200 m d’altitude, culminant à 2 440 m dans les hautes terres de Nyika, dans le Nord. Au sud du lac Malawi se trouvent les montagnes du Chire, qui s’élèvent jusqu’à 3 000 m.

2.2 Climat

Le climat du Malawi varie avec l’altitude. Dans la vallée du Chire, il est chaud et humide, avec des températures moyennes de 23,3 à 25,6 °C. Sur les hauts plateaux, le climat est plus tempéré. La saison des pluies dure de novembre à avril. Les moyennes annuelles de précipitations varient de 1 780 mm sur les hauts plateaux à 890 mm dans les vallées.

2.3 Ressources naturelles

Presque exclusivement agricole, le pays possède peu de richesses minières, en dehors de la présence de marbre et de pierre à chaux. Une forêt claire d’espèces de petite taille couvre de grandes parties du pays et des arbres exploités pour le bois de charpente poussent dans les gorges montagneuses et sur les rives des fleuves. Baobabs, acacias et conifères poussent sur les hauts plateaux. On rencontre la plupart des espèces de la faune africaine au Malawi : rhinocéros, hippopotames, girafes, zèbres, singes et antilopes, mais aussi reptiles, oiseaux et insectes multiples. Les fleuves et les lacs abondent en poissons.

3 POPULATION ET SOCIÉTÉ
3.1 Démographie

Avec une population estimée à 13,9 millions d'habitants en 2008, le Malawi est l’un des pays les plus densément peuplés d’Afrique (148 habitants au km²). La densité est encore plus élevée dans le sud du pays, région la plus riche. La structure démographique est caractéristique des pays africains : une croissance naturelle forte (3,31 p. 100) ; une mortalité infantile élevée (90,5 p. 1 000) ; une faible espérance de vie, avec une moyenne de 43,5 ans. Le Malawi est l’un des pays d’Afrique les plus durement touchés par le sida, qui a tué plus de 300 000 personnes depuis 1985. En 2003, selon les chiffres de l’Onusida, environ 900 000 personnes étaient porteuses du virus, soit 10 p. 100 de la population.

Les principales communautés sont les Chewas (43 p. 100 de la population totale), les Ngounis (10 p. 100), les Lomwes, les Nyanjas et les Yao. Les descendants des colons d’origine anglaise et les Indiens représentent moins de 0,5 p. 100 de la population.

3.2 Découpage administratif et villes principales

Le Malawi est faiblement urbanisé : 17 p. 100 seulement des habitants habitent les villes. Lilongwe (environ 440 000 habitants à la fin des années 1990), devenue capitale en 1975, est moins importante que l’ancienne capitale, Blantyre, qui forme avec Limbe une agglomération de quelque 500 000 habitants, le centre commercial et industriel du pays. Le Malawi se divise en trois régions administratives et 24 districts.

3.3 Langues et religions

L’anglais et le chichewa sont les langues officielles, mais plusieurs autres langues bantoues sont aussi parlées au Malawi. 60 p. 100 des habitants sont chrétiens, généralement protestants, 20 p. 100 pratiquent des religions traditionnelles, et environ 15 p. 100 sont musulmans.

3.4 Éducation

En 2005, 64,3 p. 100 de la population était alphabétisée. Le niveau de scolarisation demeure cependant faible : en 1990, 52 p. 100 des enfants de 12 à 17 ans étaient scolarisés ; 0,8 p. 100 de la classe d’âge concernée poursuivait des études supérieures. L’université du Malawi à Zomba (fondée en 1964) formait près de 2 300 étudiants à la fin des années 1980. La scolarisation des enfants est globalement plus importante au nord, où les missions chrétiennes furent toujours mieux implantées.

3.5 Institutions et vie politique

Indépendante depuis 1966, la république du Malawi a connu, pendant plusieurs décennies, un régime autoritaire de parti unique (le Parti du congrès du Malawi, MCP), sous la présidence du père de l’indépendance, Hastings Kamuzu Banda. Le multipartisme a été instauré en 1993, et les premières élections libres, en 1994, ont conduit à la présidence de la République Bakili Muluzi, leader du Front démocratique uni (United Democratic Front, UDF).

Les institutions du pays sont régies par la Constitution de 1995. Le régime politique du Malawi est de type présidentiel-parlementaire. Le président de la République est à la fois le chef de l’État et le chef du gouvernement. Il est élu pour un mandat de cinq ans, reconductible une fois seulement. En 2002, le Parlement s’est opposé au président Bakili Muluzi, réélu en 1999, en rejetant un projet d’amendement de la Constitution visant à étendre le nombre de mandats présidentiels successifs.

Les membres du gouvernement sont nommés par le président de la République et responsables devant lui. Le pouvoir législatif est dévolu à un Parlement unicaméral, constitué d’une Assemblée nationale composée de 193 membres élus au suffrage universel pour un mandat de cinq ans.

Depuis l’instauration du multipartisme, l’échiquier politique est dominé par le parti présidentiel, le Front démocratique uni (UDF). Les principales formations de l’opposition sont le Parti du congrès du Malawi (MCP), la coalition Mgwirizano (MC), l’Alliance pour la démocratie (AFORD) et l’Alliance démocratique nationale (NDA). L’opposition apparaît divisée et il n’est pas rare que des élus de l’opposition acceptent de gouverner avec le parti présidentiel.

4 ÉCONOMIE

Le Malawi est l’un des pays les plus pauvres du monde. Son économie est essentiellement agricole : l’agriculture occupe 70 p. 100 de la population active et contribue pour environ 40 p. 100 au PIB et pour près de 90 p. 100 aux exportations. Depuis les années 1990, ce pays enclavé est confronté à des vagues de sécheresses provoquant famines et malnutrition. L’économie est très largement dépendante de l’aide extérieure (FMI, Banque mondiale, pays donateurs). Le détournement de cette aide, la corruption et la dérive des dépenses au sein du pouvoir entraînent cependant des sanctions de la part des bailleurs de fonds. Outre ces questions de bonne gouvernance publique, la situation économique du pays est aggravée par l’expansion du sida.

4.1 Agriculture

Seule richesse véritable du pays, l’agriculture demeure tributaire des aléas climatiques. Les cultures principales sont le maïs, la canne à sucre, les fruits et les légumes, auxquels s’ajoutent les cultures commerciales : thé, cacahuètes, sucre et, surtout, tabac, dont le Malawi est l’un des principaux producteurs en Afrique et qui est appelé à devenir le principal facteur de croissance. L’industrie de pêche, destinée à la consommation interne et centrée à Nkhotakota, sur la côte ouest du lac Malawi, est en expansion : les prises s’élevaient à 59 595 tonnes en 2005.

4.2 Mines et industries

Le potentiel minier est très peu exploité et le secteur industriel demeure sous-développé. Il concerne principalement les produits alimentaires, les boissons alcoolisées, les tabacs, le ciment, les textiles, les outils et les chaussures, tous destinés à la consommation interne.

L’électricité du Malawi est d’origine hydroélectrique à 98 p. 100.

4.3 Échanges

La monnaie est le kwacha, divisé en 100 tambala.

Le commerce est habituellement déficitaire. Les exportations concernent les produits agricoles, les produits importés sont essentiellement des produits manufacturés, des engrais, des machines, des automobiles, des textiles et du pétrole.

Le Malawi connaît de grands problèmes de transport en raison de son enclavement. Quelque 797 km de voies ferrées, un réseau routier de 15 451 km, l’importante voie navigable du lac Malawi, et les lignes internationales et nationales à partir de l’aéroport de Lilongwe compensent difficilement ce handicap.

5 HISTOIRE
5.1 Le Malawi pré-colonial

Des vestiges de l’âge de pierre et de l’âge de fer tardif ont été mis au jour autour du lac Malawi. Des peuples bantous s’installent dans la région au ier siècle apr. J.-C. Le pays connaît une succession de royaumes, en relation avec les commerçants swahili des régions côtières du Mozambique et avec le Zimbabwe. Au xive siècle, le royaume des Chewas domine la région s’étendant au nord-ouest du lac Malawi. Les Yao, pasteurs nilotiques venus du Sud soudanais, s’établissent dans le pays à partir du xviiie siècle. Les Ngounis quittent l’Afrique du Sud lors des Mfecanes (conflits nés de la création du peuple zoulou et de l’arrivée des Boers; chassés par l’expansion zouloue, ils poussent jusqu’au nord du pays.

Après l’arrivée de commerçants portugais, dont les métis (Pomberos) qui, remontant le Zambèze, sont parvenus jusque dans le sud du pays dès le xviie siècle, s’organise un vaste trafic d’esclaves. Les Européens n’ont connaissance de l’existence du lac qu’en 1859, lorsque David Livingstone parvient sur ses rives. Livingstone dénonce les ravages provoqués par la traite des Noirs, organisée par les commerçants portugais et arabes. Son expédition ouvre la voie à l’établissement, à partir de 1875, des missions, protestantes au sud, catholiques dans le Centre. Les missionnaires sont bientôt suivis par des commerçants britanniques. Un consul britannique s’établit dans le pays en 1883. Des affrontements avec les marchands d’esclaves et la volonté de stopper l’expansion du Portugal et de l’Allemagne amènent les Britanniques à négocier avec les souverains indigènes la déclaration formelle d’un protectorat en 1891, qui prend le nom de Nyasaland en 1907.

5.2 Une colonisation mouvementée

Pendant la Première Guerre mondiale, dans la région de Blantyre, le pasteur John Chilembwe organise une révolte contre la participation forcée de ses compatriotes à l’effort de guerre britannique et contre l’accaparement des terres par les colons ; la rébellion est rapidement et sévèrement réprimée. Dans l’entre-deux-guerres, de nouveaux colons s’établissent dans le Nyasaland, développant les cultures d’exportation tandis que les autochtones sont utilisés comme main-d’œuvre dans les mines et industries des Rhodésies (aujourd’hui Zambie et Zimbabwe). En 1933, le Nyasaland passe sous le régime de l’indirect rule (voir Empire colonial britannique).

La Seconde Guerre mondiale marque l’essor des mouvements nationalistes. En 1944, James Sangala fonde le Congrès africain du Nyasaland (Nyasaland African Congress, NAC), dont Hastings Kamuzu Banda, médecin immigré à Londres, devient le représentant en Grande-Bretagne. À partir de 1953 et durant dix ans, le Naysaland est intégré au sein d’une fédération comprenant les Rhodésies du Nord et du Sud (aujourd’hui Zambie et Zimbabwe). Cette fédération suscite une vive opposition de la part de la population autochtone du protectorat, qui redoute de voir s’étendre à son pays le régime de ségrégation raciale en vigueur dans les territoires voisins. En 1959, une campagne de désobéissance civile, menée par Banda, précédemment élu président du Parti du congrès du Malawi (Malawi Congress Party, MCP), nouvelle dénomination du NAC, est suivie d’importantes émeutes dans le nord du pays. L’année suivante, une conférence constitutionnelle s’ouvre à Lancaster. Après la dissolution de la fédération, en 1963, le Nyasaland obtient l’autonomie ; Hastings Kamuzu Banda devient Premier ministre. Le protectorat accède à l’indépendance le 6 juillet 1964 et prend son nom actuel.

5.3 Le Malawi indépendant
5.3.1 Le régime autoritaire du docteur Banda

Après la proclamation de la République, le 6 juillet 1966, Hastings Kamuzu Banda est élu président par l’Assemblée nationale. Devenu président à vie en novembre 1970 à la suite d’un amendement constitutionnel, il met en place un régime autoritaire en s’appuyant sur le parti unique, le MCP, l’ancien parti de l’indépendance. En politique extérieure, il maintient habilement une stricte attitude de neutralité, conservant de bonnes relations tant avec les autres pays de la « ligne de front «, à dominante socialiste et hostile aux régimes ségrégationnistes de Rhodésie du Sud et d’Afrique du Sud, qu’avec ces derniers. Il entretient également des relations amicales avec le Mozambique, sous la domination du Portugal de Salazar jusqu’en 1975. Cette politique très contestée sert les intérêts commerciaux du Malawi mais limite son influence sur le continent africain.

La récession économique et l’afflux de réfugiés mozambicains au début des années 1990 contribuent à déstabiliser le président Banda, de plus en plus contesté, à l’intérieur comme sur le plan international, en raison de son autoritarisme et de l’élimination des opposants politiques. La population lui reproche également son mode de vie essentiellement anglo-saxon, et sa méconnaissance des coutumes et de la langue locale (il ne s’exprime qu’en anglais et est toujours accompagné d’un interprète). Hastings Kamuzu Banda accepte l’instauration du multipartisme en juin 1993, et perd la présidence au profit de Bakili Muluzi en mai 1994, lors des premières élections multipartites.

5.3.2 La démocratisation

L’exacerbation des oppositions entre des partis à dominante communautaire et l’augmentation d’une criminalité recourant aux pratiques les plus violentes constituent une menace pour la démocratie, encore fragile. Les deuxièmes élections générales multipartites du pays, qui se déroulent en juin 1999, reconduisent, avec un important taux de participation, le président sortant Bakili Muluzi à la tête de l’État ainsi que son parti, le Front démocratique uni (United Democratic Front, UDF), au Parlement.

Le deuxième mandat du président Bakili Muluzi est marqué par une dérive des dépenses et de la corruption au sein du pouvoir, entraînant une détérioration croissante des relations entre le gouvernement malawite et les donateurs internationaux. Alors que la Constitution limite la fonction présidentielle à deux mandats successifs, et que des rumeurs courent sur la volonté de Bakili Muluzi de briguer un troisième mandat, le climat politique se dégrade en 2001 avec une vague d’arrestations visant à affaiblir l’opposition. Le pays subit en outre plusieurs catastrophes environnementales : les inondations qui font plusieurs dizaines de victimes et 330 000 déplacés en 2001, sont suivies en 2002 d’une période de sécheresse qui engendre une crise alimentaire de grande ampleur. Le Malawi est en outre tragiquement frappé par la pandémie du sida, qui touchait environ 10 p. 100 de la population en 2003.

Après avoir échoué à obtenir du Parlement une modification de la Constitution, Bakili Muluzi renonce à se représenter et accepte de quitter le pouvoir tout en désignant personnellement le candidat de son parti (le Front démocratique uni, UDF) à l’élection présidentielle de mai 2004. Au terme d’un scrutin qui se déroule globalement dans le calme, en dépit d’un certain nombre d’irrégularités, le candidat de l’UDF, Bingu wa Mutharika, succède à Bakili Muluzi avec 35,89 p. 100 des suffrages, devant John Tembo du MCP (27,13 p. 100) et Gwanda Chakuamba de la coalition Mgwirizano, qui regroupe plusieurs partis d’opposition (25,72 p. 100). Le parti au pouvoir sort cependant perdant des élections législatives qui ont lieu le même jour pour renouveler les 193 sièges de l’Assemblée nationale : recueillant 49 sièges, l’UDF est devancé par le MCP, qui en remporte 56. Toutefois, l’alliance formée par l’UDF et la coalition Mgwirizano, qui détient 25 sièges, en échange notamment de postes ministériels, permet au parti de l’ancien président Muluzi de conserver le pouvoir.

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