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Mandela, Nelson

Publié le 05/04/2013

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1   PRÉSENTATION

Mandela, Nelson (1918- ), homme politique sud-africain, figure symbolique de la lutte contre l’apartheid et premier président noir de la république d’Afrique du Sud (1994-1999).

2   LA LUTTE CONTRE LA SÉGRÉGATION RACIALE

Né dans l’ancienne région du Transkei, Nelson Mandela appartient à l’élite bantoue d’Afrique du Sud. Son grand-père est le petit-fils du chef xhosa Ngubengcuka, et son père le principal conseiller du chef suprême des Thembous. Étudiant en droit à l’université de Fort Hare, il fait son apprentissage politique avec Oliver Tambo. Tous deux sont renvoyés de l’université en 1940, pour avoir participé à une grève étudiante. Mandela quitte alors le Transkei, fuyant notamment le mariage auquel la coutume le destine, et devient policier dans une mine de Johannesburg, où il rencontre Walter Sisulu. En 1944, ayant rejoint le Congrès national africain (ANC), principal mouvement nationaliste noir, il fonde, avec Sisulu et Tambo, une Ligue de la jeunesse s’adressant aux jeunes ouvriers. En 1945, cette ligue prend la tête de l’ANC, jusqu’alors dominé par une bourgeoisie modérée.

Devenu secrétaire national de la Ligue de la jeunesse en 1948, Mandela accueille le parti communiste au sein de l’ANC. En 1952, à l’occasion de la première campagne de désobéissance civile, il se fait l’avocat d’une action unifiée des communautés noires et métisses contre la politique d’exclusion raciale menée par le gouvernement. En décembre de cette même année, Mandela, qui a accédé à la présidence de la Ligue de la jeunesse et vient de fonder, avec Tambo, le premier cabinet d’avocats noirs du pays, est arrêté. Accusé d’avoir enfreint la loi, récente, sur la suppression du communisme, il échappe à l’emprisonnement, mais il lui est interdit d’assister à des réunions politiques et de quitter le district de Johannesburg, pour une durée de neuf ans.

Il poursuit pourtant ses activités au sein de l’ANC et est à l’origine du plan préparant l’action clandestine des différentes branches de l’ANC, scindées en comités restreints. En décembre 1956, il est à nouveau poursuivi en justice, accusé, ainsi que 155 autres personnes, de trahison. Le procès aboutit à l’acquittement, au terme de quatre années de procédure.

3   LES 27 ANNÉES D’EMPRISONNEMENT

Le massacre de Sharpeville — la mort de 67 manifestants anti-apartheid sous les tirs de la police — et l’interdiction de l’ANC en 1960, puis la violente répression par le gouvernement d’une grève générale l’année suivante conduisent Nelson Mandela, passé en mars 1961 à la clandestinité, à abandonner l’action non violente. En juin 1961 est créée l’Umkhonto we Size (« lance de la nation «), branche militaire de l’ANC dont Mandela devient le commandant en chef. En janvier 1962, celui-ci quitte clandestinement l’Afrique du Sud pour participer à une conférence panafricaine, réunie en Éthiopie. Il se rend ensuite en Algérie, où il est formé au combat, et enfin à Londres où il rencontre les dirigeants de l’opposition travailliste. Mandela est désormais connu de la communauté internationale.

De retour en Afrique du Sud, il est arrêté le 5 août 1962, accusé d’incitation à la révolte et de sortie illégale du pays. Il est condamné à cinq ans de prison. Après l’arrestation, l’année suivante, des principaux dirigeants du mouvement nationaliste noir, Mandela comparaît au procès de Rivonia, sous le chef d’inculpation de haute trahison. D’octobre 1963 à juin 1964, il plaide pour lui et ses coinculpés, contre l’apartheid. Tous sont condamnés à la prison à perpétuité. Mandela passera dix-huit années à Robben Island avant son transfert vers la prison de Pollsmoor, à Cape Town, en 1982, alors qu’une campagne pour sa libération, organisée par sa femme Winnie Mandela, trouve un écho international. Mandela refusant toute libération conditionnelle, le gouvernement du président Frederik De Klerk libère sans condition le chef historique de l’ANC en février 1990, après avoir levé les interdictions qui pesaient sur l’organisation ainsi que sur les autres partis politiques proscrits.

4   L’ASCENSION D’UNE LÉGENDE VIVANTE

Dans les années qui suivent sa libération, Mandela, qui jouit d’une très grande popularité, reprend en main l’ANC pour en faire un parti de gouvernement et conduit les négociations avec le gouvernement. Le contexte est cependant difficile. Si en août 1990, Mandela a, au nom de l’ANC, suspendu la lutte armée en contrepartie de l’organisation d’élections multiraciales, l’Afrique du Sud est en proie à une violence croissante. Mandela est confronté à l’opposition meurtrière entre l’ANC et l’Inkatha de Mangosutu Buthelezi, aux attentats des extrémistes blancs contre les dirigeants noirs, et doit composer avec les radicaux de son mouvement, menés par son épouse Winnie, dont il se sépare en 1992.

En 1991, le gouvernement abroge l’ultime loi fondant l’apartheid. Mandela reçoit, en 1993, le prix Nobel de la paix, partagé avec Frederik De Klerk, pour leurs efforts à l’établissement de la démocratie et d’une harmonie raciale en Afrique du Sud. En mai 1994, après la victoire de l’ANC aux premières élections multiraciales, il devient le premier président noir d’Afrique du Sud.

5   LE PRÉSIDENT D’UNE NATION ARC-EN-CIEL

Avec la volonté d’instaurer une démocratie multiraciale stable, Mandela s’emploie avant tout à réussir son pari de la réconciliation et de la coexistence pacifique entre les différentes composantes du « peuple arc-en-ciel « d’Afrique du Sud. Il met en place à cette fin la Commission vérité et réconciliation pour faire la lumière sur les violations des droits de l’homme perpétrées sous l’apartheid. Afin de corriger les maux de l'apartheid, il applique une politique de discrimination positive visant à favoriser la population noire en matière d’emplois et lance un programme de développement des services de base (accès à l’éducation, au logement, à l’eau, à l’électricité).

Dès décembre 1997, « Madiba «, comme le surnomment affectueusement tous les Sud-Africains, prépare sa retraite politique en quittant ses fonctions au sein de l’ANC, laissant la place à son dauphin, Thabo Mbeki, qui lui succède à la présidence de la République en 1999. Il n’en continue pas moins de jouer un rôle de premier plan tant au niveau national qu’international. Médiateur dans le processus de paix au Burundi, il se distingue surtout par son rôle dans la lutte contre le sida et notamment par son combat en faveur de l’accès aux traitements pour les pays en développement. La Fondation Nelson Mandela, le Fonds d’aide à l’enfance Nelson Mandela et la Fondation Mandela Rhodes œuvrent en son nom en faveur de l’enfance, de la mémoire, du dialogue et de l’éducation notamment.

Nelson Mandela a publié le premier tome de ses Mémoires sous le titre Un long chemin vers la liberté (Long Walk to Freedom, 1994). En 2005, il est devenu Ambassadeur de bonne volonté de l’Unesco et, en 2006, Ambassadeur de la conscience pour Amnesty international.

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