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Mao Zedong

Publié le 05/04/2013

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1   PRÉSENTATION

Mao Zedong ou Mao Tsé-toung (1893-1976), homme d’État chinois, dirigeant du Parti communiste chinois et principal fondateur de la République populaire de Chine.

2   ASCENSION SOCIALE ET ENGAGEMENT POLITIQUE
2.1   Les années de formation

Né dans le village de Shaoshan, dans la province du Hunan, Mao Zedong est le fils instruit d’un paysan pauvre qui est parvenu à fonder un petit commerce. Il sert brièvement dans l’armée nationaliste lors de la révolution de 1911-1912 qui renverse la dynastie mandchoue. Diplômé de l’École normale de Changsha en 1918, il obtient un poste à la bibliothèque de l’université de Pékin. Il prend alors connaissance des auteurs occidentaux classiques (Rousseau, Montesquieu, Adam Smith, Darwin) et de la pensée marxiste, à laquelle il adhère.

2.2   L’adhésion au communisme

À son retour à Changsha, en 1920, Mao devient directeur d’école primaire. Après l’échec de sa tentative de mettre sur pied un enseignement de masse, il se tourne vers la politique et contribue à la formation du Parti communiste chinois (PCC) à Shanghai en 1921. Il participe à l’organisation de grèves ouvrières, fonde le comité régional du Parti dans le Hunan et intègre le Comité central en 1923. Comme tel, il siège au bureau exécutif du Guomindang, au moment de l’alliance des communistes avec les nationalistes, en 1923. L’année suivante, il prend la responsabilité de la section de propagande.

Après avoir observé la pauvreté paysanne et les soulèvements dans sa province natale en 1925, Mao écrit Rapport d’enquête sur le mouvement paysan de Hunan (1927). Rompant avec l’orthodoxie marxiste, il affirme que le mécontentement paysan est la principale force révolutionnaire en Chine et prétend que le communisme doit être adapté aux spécificités chinoises. Ses théories sont rejetées parce que le Komintern basé à Moscou veut préserver l’alliance des communistes avec les nationalistes de Jiang Jieshi. Dès le mois d’avril pourtant, la rupture est consommée entre les deux mouvements. Le Guomindang réprime le soulèvement paysan de la « Moisson d’automne «, et noie dans le sang le mouvement révolutionnaire à Shanghai et à Pékin. Au cours de cette première guerre civile (1926-1927), Jiang Jieshi démantèle les organisations de base du Guomindang, soupçonnées d’être infiltrées par les communistes. Réfugié à Jiangxi, Mao travaille à accroître l’influence communiste chez les paysans et à constituer une armée populaire. Exclu du comité central après la défaite de ses troupes, il fonde la première base soviétique en Chine (novembre 1927), dans les monts du Jinggang. L’échec de la stratégie d’alliance avec les nationalistes provoque la démission de Chen Duxiu, le chef du parti. Mao est réintégré au comité central en 1928, lors du VIe congrès du PCC, à Moscou.

3   LES ANNÉES DE GUERRE
3.1   La Longue Marche

Mao tente d’appliquer une réforme agraire dans sa base soviétique du Jinggang, en s’appuyant sur les Unions paysannes. Ayant entrepris, avec Zhu De, chef de la IVe armée, et Peng Dehuai, chef de la Ve armée, de créer de nouvelles bases entre 1930 et 1934, il se heurte aux troupes de Jiang Jieshi. Devant la menace d’encerclement de leurs bases par le Guomindang, les communistes abandonnent la stratégie d’offensive, à l’instigation de Mao, et décident de se replier ; c’est la Longue Marche (octobre 1934).

Parvenus dans la province du Shaanxi, dans le nord-ouest du pays, ils s’établissent à Yanan. Cette terrible épreuve d’un an permet de briser l’encerclement et de populariser la cause révolutionnaire dans les campagnes chinoises. Mao prend la tête du PCC en janvier 1935.

3.2   La progression de la guérilla communiste

Le front commun entre communistes et nationalistes contre les Japonais, qui ont envahi la Mandchourie (1931) et le nord-est de la Chine (1932), n’est obtenu qu’en 1937, malgré les réticences de Jiang. Les forces communistes sont théoriquement intégrées au Guomindang. Renonçant provisoirement à leur politique révolutionnaire, les communistes mettent en place des réformes modérées dans les territoires placés sous leur contrôle. Grâce au soutien actif de la population, Mao entreprend des actions de guérilla de plus en plus nombreuses contre les Japonais, tandis que les nationalistes, soutenus par les Américains, s’enlisent dans une politique attentiste au sud-est du pays. Durant cette période, il édicte les principes de la guerre populaire (Problèmes stratégiques de la guerre révolutionnaire en Chine ; De la guerre prolongée ; Problèmes stratégiques de la guerre des partisans contre le Japon) et lance une campagne de « rectification idéologique «, prônant l’alliance des paysans, des ouvriers, des classes moyennes et des capitalistes.

Après la mort de sa première femme, tuée par des nationalistes, Mao épouse en quatrièmes noces en 1939 l’actrice de cinéma Lan P’ing. Elle se fera connaître sous le nom de Jiang Qing et jouera un rôle de premier plan pendant la Révolution culturelle, dans les années 1960.

3.3   La proclamation de la République populaire de Chine

Les succès de la guérilla communiste, contrastant avec la retraite des nationalistes, permettent au PCC d’apparaître comme le défenseur de la nation chinoise au moment de la capitulation du Japon en août 1945. Mao est devenu un héros national, et le rapport de forces entre les deux camps s’est inversé au profit des communistes. Leurs relations, qui n’ont jamais cessé d’être tendues, même pendant la guerre, dégénèrent rapidement, et la guerre civile reprend. La corruption et l’inflation minent le peu de crédit des nationalistes. Les communistes s’emparent de la presque totalité du pays et, le 1er octobre 1949, Mao proclame à Pékin la République populaire de Chine. Les nationalistes se réfugient dans l’île de Taïwan.

4   LA CHINE DE MAO
4.1   Isolement diplomatique et idéologique

Totalement isolée diplomatiquement, la Chine de Mao suit dans un premier temps le modèle soviétique de construction de la société socialiste. Dans le cadre du premier plan quinquennal (1953-1957), il entreprend la redistribution des terres et l’élimination de la classe des propriétaires fonciers, une industrialisation massive et le développement d’une bureaucratie centralisée. Pendant les années passées à Shaanxi, pourtant, Mao avait élaboré une alternative chinoise au communisme tenant compte de la spécificité de la démographie chinoise, de sa propre expérience au contact des paysans et de son hostilité à l’encontre de la bureaucratie. Sur le plan économique, il met l’accent sur l’autosuffisance, qui doit être obtenue par le labeur acharné des travailleurs au sein des communautés locales, plutôt que par l’avènement d’une agriculture coopérative techniquement avancée. Politiquement, il introduit une innovation fondamentale avec le concept du gouvernement des masses, qui intègre des intellectuels comme des dirigeants de la guérilla paysanne.

Hostile à la condamnation des crimes de Staline par les nouveaux dirigeants soviétiques, en 1956, Mao commence à faire connaître sa propre politique. Lors de la campagne des Cent Fleurs, en 1957, il tente de se concilier les intellectuels en leur permettant de critiquer la bureaucratie. Son discours sur « les dix grandes relations « rejette l’industrialisation soviétique à outrance, affirmant que la clé d’un développement socialiste rapide réside dans l’augmentation du pouvoir d’achat des paysans. Dans son discours de 1957 sur « la meilleure façon de régler les contradictions parmi le peuple «, Mao affirme l’existence de contradictions dans la société socialiste, en totale opposition avec le point de vue soviétique.

4.2   Le Grand Bond en avant

En 1958, Mao met en œuvre le Grand Bond en avant, une tentative de remplacement de l’État bureaucratique par un système de communes locales autonomes (en référence à la Commune de Paris de 1871). La vie en commun est généralisée, et la différence entre villes et campagnes, unies par la même idéologie, est appelée à disparaître. Ce programme se solde par de graves déconvenues. La plupart des grands projets d’infrastructures échouent, et la famine réapparaît. La rupture avec l’URSS, en 1960, accentue encore l’isolement du pays.

Mao doit quitter la tête de l’État en 1959. Les dirigeants communistes désabusés en reviennent à une politique pragmatique. Liu Shaoqi et Deng Xiaoping donnent la priorité à l’industrie légère et à l’agriculture, et tolèrent un marché privé et la possession de petits lopins de terre. Le pouvoir revient à une élite cultivée.

4.3   La Révolution culturelle

Persuadé qu’une participation populaire la plus large possible est le moyen le plus rapide pour atteindre le socialisme, Mao s’efforce d’imposer son projet. La grande Révolution culturelle prolétarienne marque son retour au premier plan en 1965. Mobilisée au sein des Gardes rouges, la jeunesse s’attaque aux dirigeants du parti. Les pensées du dirigeant suprême, résumées dans le « Petit Livre rouge «, Les Pensées du président Mao, sont diffusées et commentées dans tout le pays. L’ouvrage contribue largement à l’édification d’un véritable culte autour de Mao, dont le visage est imprimé sur des affiches à des millions d’exemplaires. Vénéré en Chine, il est étudié dans le tiers-monde et pris comme modèle par certains mouvements gauchistes d’Occident. Mais la Révolution culturelle mène le pays au chaos et dans un état de guerre civile larvée. Mao est contraint d’appeler l’armée à restaurer l’ordre et laisse le Parti communiste se reconstruire.

4.4   Le retrait du Grand Timonier de Chine

Surnommé le Grand Timonier de Chine en 1970, il abandonne l’administration courante, confiée à Zhou Enlai à partir de 1972, et ne prend pas part à la lutte entre les radicaux de la Bande des Quatre et les modérés. Atteint de la maladie de Parkinson, il se retire totalement de la vie politique en 1974 et meurt à Pékin le 9 septembre 1976.

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