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Martin, Paul

Publié le 10/04/2013

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1 PRÉSENTATION

Martin, Paul (1938- ), homme politique canadien, Premier ministre du Canada de 2003 à 2006.

2 ENTRE AFFAIRES ET POLITIQUE

Né à Windsor, dans l’Ontario, le jeune Paul Martin est marqué par les campagnes électorales de son père, parlementaire et membre du gouvernement libéral sous quatre Premiers ministres différents. Après des études de philosophie, d’histoire et de droit à l’université de Toronto, il est reçu au barreau de l’Ontario en 1966, mais entreprend finalement une carrière dans les affaires au sein d’une société d’investissement basée à Montréal (Power Corporation of Canada). En 1968, il s’offre une parenthèse politique de quelques mois pour diriger la campagne de son père, engagé pour la deuxième fois dans la course au leadership du Parti libéral du Canada. De retour aux affaires, il prend la direction de la Canada Steamship Lines, une compagnie de transport maritime, qu’il rachète en 1981 — et dont il transmet la gestion à ses fils en 2003.

En 1988, les libéraux sont dans l’opposition et en quête de nouvelles personnalités. Sur les conseils de son père, Paul Martin se présente dans la circonscription de LaSalle-Émard (Montréal) et entre à la Chambre des communes. Quand John Turner abandonne la direction du parti l’année suivante, Paul Martin se présente à sa succession et termine deuxième derrière Jean Chrétien, qui lui confie la rédaction de son programme électoral en vue des prochaines législatives.

3 MINISTRE DES FINANCES DE JEAN CHRÉTIEN (1993-2002)

En 1993, les libéraux renouent avec le pouvoir et, au mois de novembre, Paul Martin se voit attribuer le ministère des Finances par le nouveau Premier ministre Jean Chrétien. Dès son entrée en fonction, il se prononce en faveur d’une réduction drastique des dépenses sociales de l’État et adopte une série de mesures visant à rétablir l’équilibre budgétaire fédéral. Après avoir effacé un déficit de 31,5 milliards de dollars, le Canada parvient à enregistrer cinq excédents budgétaires consécutifs, ce qui permet à Paul Martin — reconduit dans ses fonctions en juin 1997 et en octobre 2000 — d’annoncer une importante baisse des impôts.

Une rivalité croissante s’instaure cependant entre le Premier ministre et son ministre des Finances pour le leadership du Parti libéral. Face à la popularité de Paul Martin et à l’échec de ses propres tentatives de reprise en main, Jean Chrétien décide de se retirer de la vie politique en 2003, avant la fin de son mandat. Avec le soutien d’une majorité écrasante de libéraux, Paul Martin prend la tête du Parti lors des élections de novembre 2003, avec 96 p. 100 des voix.

4 PREMIER MINISTRE (2003-2006)

Le 12 décembre 2003, Paul Martin succède à Jean Chrétien. Arrivé à la tête du gouvernement sans programme clairement défini, il récupère un pays aux finances assainies et à l’économie performante. Sa politique intérieure s’inscrit dans la continuité de celle de son prédécesseur. Concernant l’épineuse question du système de soins, le nouveau Premier ministre s’attelle toutefois à mieux répartir les excédents du budget fédéral pour venir en aide aux provinces, qui peinent à équilibrer leurs comptes, en raison de l’augmentation importante des dépenses de santé et du désengagement de l’État fédéral dans ce domaine.

Fort d’un bilan économique favorable et d’une cote de popularité élevée, Paul Martin décide de provoquer des élections législatives anticipées. À quelques semaines du scrutin, pourtant, une affaire de détournements de fonds publics au profit d’agences de communication proches du Parti libéral (scandale dit « des commandites «) entame sérieusement la crédibilité du Premier ministre, bien qu’il nie immédiatement toute implication. Les libéraux parviennent toutefois à remporter les élections du 28 juin 2004 avec une courte majorité (36,7 p. 100 des suffrages, soit 135 des 308 sièges à la Chambre des communes), juste devant le Parti conservateur de Stephen Harper (29,6 p. 100 des voix, soit 99 sièges). Au lendemain du scrutin, Paul Martin se retrouve dans une posture des plus délicates : même avec les voix du Nouveau parti démocratique (NPD), allié historique des libéraux, son camp ne peut plus espérer qu’une majorité relative au Parlement.

Sur le plan de la politique étrangère, Paul Martin multiplie dans un premier temps les tentatives de rapprochement avec les États-Unis, après une période de tensions née de plusieurs facteurs (refus d’Ottawa de participer à la guerre en Irak, embargo américain sur le bœuf canadien, ou encore taxes sur le bois d’œuvre). Dès le début de son mandat, il se prononce ainsi en faveur de la réduction de la dette irakienne, souhaitée par l’administration Bush. Toutefois, après avoir annoncé, lors de sa première visite à Washington le 30 avril 2004, la participation du Canada au projet de bouclier antimissile — dans le cadre de la politique de défense commune du NORAD (North-American Airspace Defense Command) —, il se rallie à l’opinion publique et se rétracte en février 2005.

Dès le mois de novembre 2005, le Parti libéral est rattrapé par le scandale des commandites. Si Paul Martin est lui-même blanchi, son gouvernement n’échappe pas à une motion de censure qui aboutit à sa chute. Lors des élections législatives qui s’ensuivent, en janvier 2006, Paul Martin rate sa campagne et est durement critiqué pour avoir tenté de diaboliser son principal adversaire, le leader conservateur Stephen Harper. En dépit de son bon bilan économique et social, il fait les frais du vote sanction dont est victime le Parti libéral. Alors que sa formation enregistre l’une de ses plus mauvaises performances électorales avec 33,4 p. 100 des suffrages (soit 103 sièges) contre 40,3 p. 100 des suffrages au Parti conservateur (124 sièges), il est contraint de céder le fauteuil de Premier ministre à Stephen Harper et quitte la direction du Parti libéral.

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