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Médecine et philosophie : Georges Canguilhem

Publié le 10/08/2014

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Médecine et philosophie : Georges Canguilhem (1904-1995)

Georges Canguilhem, médecin et philosophe, s'interroge dans son livre Le Normal et le Pathologique sur la signification de ces deux termes en médecine. Il fait remarquer, après Bichat, que parler d'une « physique « ou d'une « mécanique pathologiques « n'aurait aucun sens. Si la biologie — contrairement aux autres sciences de la nature — peut se doubler d'une médecine, c'est bien parce que la notion de loi n'a pas le même sens, pour les êtres vivants, que pour l'ob¬jet de la physique ou de la chimie. La norme, en biologie, est ce dont les êtres vivants peuvent toujours s'écarter, ce qui justifie l'intervention thérapeutique comme tentative d'cpérer un retour à la norme. Cependant, tout écart par rapport à une norme n'est pas en lui-même pathologique. Toute espèce admet une marge de variation qui lui permet de se modifier et de s'adapter lorsque le milieu vient à changer. L'anomalie — écart par rapport à la norme — est donc en elle-même neutre, et non pas indexée d'une connotation négative. Ce n'est que dans le rapport du vivant à son milieu qu'une simple anomalie peut devenir pathologie. C'est dans la mesure où l'écart qu'il présente par rapport à la norme de l'espèce le rend incapable de s'adapter au milieu qui est le sien que cet écart peut être revêtu d'une signification patholo¬gique. C'est donc la vie elle-même et elle seuie qui juge, en opérant une sélection, de la valeur positive, novatrice, ou au contraire régressive pathologique — d'une anomalie. Et ce jugement de la vie passe par l'évaluation du patient lui-même. Valere, en latin, « avoir de la valeur «, signifie d'abord se bien porter. N'est donc pathologique que ce qui est vécu et perçu comme tel par le patient concerné : la maladie consiste dans l'incapacité ou la difficulté ressenties de s'adapter aux exigences des milieux dans lesquels nous sommes appelés à vivre. C'est donc en dernière analyse la demande du patient qui fonde seule la pertinence de l'acte thérapeutique par lequel le médecin tente de rétablir la « santé «. •

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« Les sujets • Tombe-t-on malade comme une machine tombe en panne ? 1.

La maladie comme la panne vient entraver le fonctionnement normal du corps ...

Il ....

mais la maladie est une initiative ou une réponse de l'organisme ...

Ill ....

et la guérison ne consiste pas, comme la réparation, en un simple retour à un état initial.

• Les êtres vivants sont-ils comparables à des machines ? 1.

La ressemblance morphologique entre les animaux vertébrés et les machines articulées suggère la comparaison .

Il.

Mais le rapport entre les parties et le tout n'est pas de même nature : les machines sont fabriquées par assemblage de parties, les vivants engendrés comme un tout organique.

Ill.

Ce sont plutôt les machines, conçues par les hommes pour suppléer aux organes ou aux êtres vivants, qu'il convient de comparer au vivant qui en est le modèle.

• Les êtres vivants sont-ils comparables à des œuvres d'art ? 1.

La beauté artistique est imitation de la beauté naturelle.

11.

la subordination des parties au tout est comparable dans l'œuvre d'art et chez l'être vivant.

Ill.

Mais alors que l'œuvre d'art n'existe qu'achevée, c'est par sa vie que le vivant atteint à la création : l'être vivant est à la fois l'artiste et son œuvre .

VO CA S ULAl l:IE Déontologie Ensemble des devoirs qui orientent et des règles qui encadrent l'action d'un homme dans l'exercice de sa profession .

Heuristique Est heuristique une affirmation, une hypo­ thèse ou une comparaison qui rend possible ou favo­ rise une découverte, sans que cette affirmation ou cette hypothès e soient elles-mêmes nécessairement vraies ou vérifiées.

Paradigme La fonction d'un paradigme consiste à déga­ ger, à partir d'un objet relativement simple, une struc­ ture qui se retrouvera dans un objet plus complexe et permettra de le rendre intelligible.

Vicariance La vicariance désigne chez les êtres vivants la faculté pour certains organes de se substituer à d'autres organes défaillants pour assurer à leur place la fonction qui leur est normalement dévolue.

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