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Menem, Carlos

Publié le 06/04/2013

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1   PRÉSENTATION

Menem, Carlos (1930- ), avocat et homme d'État, président de la République argentine (1989-1999), à la suite du premier transfert de pouvoir — depuis soixante ans — d'un parti constitutionnellement élu à un autre.

2   UNE ENTRÉE EN POLITIQUE SOUS LE SIGNE DU PÉRONISME

Né à Anillaco (province de La Rioja), fils d'immigrés syriens arrivés en Argentine au début du xxe siècle, Carlos Saul Menem est élevé comme un musulman sunnite, puis se convertit, dès sa jeunesse, au catholicisme. Il commence à jouer un rôle politique alors qu'il est encore étudiant, à l’université de Córdoba, se distinguant notamment dans la défense et la revendication des caudillos fédéralistes du xixe siècle. Ses prises de positions lui valent d’être emprisonné, en 1956, accusé d’avoir soutenu la rébellion du général Juan J. Valle en faveur du régime du général Perón, qui vient d’être renversé par l’armée.

Après sa libération, Carlos Menem devient conseiller légal de la Confédération générale du travail (CGT), syndicat proche du général Perón ; puis il fonde la « Jeunesse péroniste « dans sa province et s’engage dans la défense des prisonniers politiques.

Aux élections de 1962, il est candidat au poste de gouverneur adjoint dans sa province. Mais un nouveau coup d'État militaire interrompt le processus électoral. Il lui faut attendre 1963 pour être élu président provincial du Parti justicialiste (péroniste).

En 1973, après le retour au pouvoir de Perón, Carlos Menem est élu gouverneur de La Rioja. Au lendemain de la mort du général Perón, le 2 juillet 1974, il est chargé par le parti de prononcer le discours d’adieu au vieux caudillo.

De nouveau emprisonné en 1976, après le renversement d’Isabel Perón par un coup d'État militaire, Carlos Menem reste cinq ans en prison et n’est libéré qu’en février 1981. Il retrouve bientôt des responsabilités politiques après avoir été réélu gouverneur de la province de Rioja (en 1983 et en 1987).

3   DEUX MANDATS DE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE

En 1989, Carlos Menem est élu président de la République argentine. Une nouvelle phase politique s’ouvre, confirmant la place prépondérante que joue le charisme du leader dans l’évolution du péronisme. Mais elle conduit également à une véritable mutation de ce courant politique. Contrairement aux principes traditionnellement invoqués par les partisans du général Perón, axés sur le protectionnisme et sur l’intervention gouvernementale dans l’économie, le nouveau président s'attache à réformer la structure de l'État, à privatiser les entreprises publiques, à instaurer le libre-échange et à aligner la monnaie nationale, le peso, sur le dollar nord-américain, afin de combattre l’hyperinflation. En outre, il parvient à renouer des liens avec le Royaume-Uni après la guerre des Malouines (1982).

Carlos Menem multiplie d’autre part les gestes symboliques : c’est ainsi qu’en 1992, il ordonne que soient rendus publics tous les fichiers secrets relatifs aux nazis réfugiés en Argentine. Cependant, il fait montre de plus de clémence vis-à-vis des militaires argentins : en 1990, au nom de la réconciliation nationale, il accorde le pardon à quelque 1 200 militaires accusés de violations des droits de l’homme pendant les années de dictature (1976-1983).

Au terme de son mandat, Carlos Menem peut se prévaloir de ses succès macro-économiques, même si l’efficacité de sa politique économique néo-libérale a parallèlement accentué la paupérisation d'une grande partie de la population. Après avoir obtenu en 1994 un amendement constitutionnel lui permettant de se représenter à la présidence, Carlos Menem est réélu en 1995 pour un mandat de quatre ans.

Rapidement, cependant, sa popularité accuse un net déclin alors que se fait jour une corruption diffuse dans les rouages de l’État et que les effets de la réforme économique pèsent sur la population argentine, réduite pour un tiers à la pauvreté. Sanctionné lors des élections législatives de 1997, Carlos Menem voit le candidat péroniste Eduardo Duhalde perdre l’élection présidentielle de 1999 — il est lui-même empêché de briguer un troisième mandat par la Constitution.

4   UNE TENTATIVE DE RETOUR AVORTÉE

Impliqué dans les enquêtes de la justice argentine sur un trafic illégal d’armes, l’ancien président est placé en résidence surveillée en juin 2001, de même que plusieurs autres personnalités importantes de l’ère Menem. Relaxé, il tente de reconquérir la présidence argentine lors de l’élection présidentielle de 2003 après que la crise économique, politique et sociale dans laquelle a sombré le pays à la fin de l’année 2001 a permis le retour au pouvoir des péronistes. Avec 24 p. 100 des suffrages au premier tour, il est opposé au deuxième tour à Nestor Kirchner, candidat de l’aile gauche péroniste. Il abandonne la compétition électorale alors que les sondages lui prédisent une cuisante défaite.

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