mercuriale
Publié le 09/02/2013
Extrait du document
mercuriale, bulletin consignant les prix des céréales enregistrés sur les marchés durant l’Ancien Régime.
Les mercuriales étaient enregistrées par des officiers royaux, souvent le maire, à chaque foire ou marché au blé. Elles attestaient la régularité des contrats passés et permettaient d’éviter des spéculations sur les blés. Les mercuriales sont apparues au XVIe siècle. Elles marquent un progrès important dans l’administration royale qui peut ainsi garantir et surtout contrôler les flux des céréales dans les villes du domaine, flux déterminants puisque de l’approvisionnement dépend très directement la paix publique.
Les mercuriales sont, pour l’histoire économique, sociale et politique de l’Ancien Régime, une source d’une richesse inépuisable. Des travaux comme ceux d’Emmanuel Le Roy Ladurie, Pierre Goubert, Jean Jacquart et Ernest Labrousse, qui ont fondé l’histoire sociale et économique contemporaine, ont largement puisé dans les mercuriales pour établir des séries continues des fluctuations des prix du blé. La comparaison entre ces mercuriales et les courbes démographiques, établies grâce aux registres paroissiaux, éclaire le mécanisme de la crise de subsistance — ou crise d’Ancien Régime —, dont celle de 1787-1788 reste l’exemple archétypal.
Les mercuriales sont donc l’une des très rares sources qui permettent de suivre les grandes tendances de l’évolution économique de l’ère « préstatistique «.