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Merveilles, vallée des

Publié le 13/04/2013

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Merveilles, vallée des, vallée de 4 km dans les Alpes méridionales, à proximité de la frontière italienne, entre les massifs du mont Bégo et du Grand Capelet, à plus de 2 000 mètres d’altitude, dont les rochers de schiste vert dénudés sont ornés de milliers de gravures protohistoriques. Connues et étudiées depuis 1881, ces gravures font l’objet de campagnes de relevés systématiques, tous les ans depuis 1967, sous la direction d’Henry de Lumley. La région n’est accessible que pendant les mois d’été car, à cette altitude, la neige les recouvre la plus grande partie de l’année.

La plupart des roches dont la surface est lisse et l’accès relativement aisé ont été gravées. La technique utilisée est celle du piquetage, réalisé en martelant la roche, sans doute à l’aide d’un instrument dur, fragment de quartz ou de silex. Le contour du dessin pouvait être tracé d’un trait continu finement gravé puis l’intérieur était martelé sur toute la surface.

Les représentations les plus nombreuses sont celles de figures cornues ou corniformes qui constituent près de la moitié des gravures. La plupart de ces figures évoquent une tête de bœuf mais la forme des cornes est variable et peut correspondre à d’autres animaux, ovins ou caprins. Parfois, les bovidés sont groupés par deux ou quatre et reliés, par un joug attelé à un timon qui tire un araire. Un petit personnage peut leur être associé, évoquant une scène agraire. Les représentations d’armes et d’outils sont assez nombreuses, mais beaucoup moins que les corniformes : ce sont surtout des poignards et des hallebardes, parfois des haches. Ces figurations donnent des indications sur l’âge des gravures. En effet, les hallebardes sont connues depuis la fin du chalcolithique jusqu’à la fin de l’âge du bronze ancien. Les formes de poignards représentées sont caractéristiques du chalcolithique ou de l’âge du bronze ancien, mais aucune ne peut être rapportée au bronze moyen ni final.

Les représentations humaines sont rares mais particulièrement remarquables : le « Chef de Tribu « a les bras étendus, les mains ouvertes, et un grand poignard planté dans la tête ; le « Sorcier « représente un visage surmonté de deux mains tenant des poignards dirigés vers l’extérieur ; l’« Anthropomorphe aux bras en zigzag « semble évoquer la foudre et le « Christ « n’est sans doute qu’un bovidé aux cornes refermées et à peine aménagé pour ressembler à un visage humain. Enfin, diverses figures géométriques restent difficiles à interpréter : ce sont des croix, des étoiles, des spirales, des cercles concentriques ou rayonnants, des rectangles et des réticulés qui peuvent représenter des champs cultivés.

L’interprétation de ces gravures a donné naissance à de nombreuses hypothèses. Il semble qu’elles soient en relation avec la vie des hommes du chalcolithique et de l’âge du bronze ancien, évoquant des scènes agricoles et pastorales. La puissance des orages, très fréquents dans la région, a dû impressionner les hommes et inspirer leurs gravures. Le grand nombre de corniformes évoque inévitablement l’importance accordée au taureau dans toutes les mythologies du bassin méditerranéen à cette époque.

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