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Messali Hadj

Publié le 23/02/2013

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1  PRÉSENTATION 

 

Messali Hadj (1898-1974), homme politique algérien, l’un des premiers militants nationalistes à avoir formulé la revendication de l’indépendance de l’Algérie.

 

2  L’IMMERSION DANS LE MONDE OUVRIER 

 

Né à Tlemcen, dans une famille profondément religieuse, Ahmed Messali (qui ajoute à son nom celui de Hadj, alors que rien ne laisse à penser qu’il ait accompli le pèlerinage à La Mecque), est envoyé en 1918 en France (à Bordeaux) pour y faire son service militaire. Il est ensuite ouvrier à Paris, où il fréquente les milieux communistes et rejoint l’Étoile nord-africaine (ÉNA), mouvement rassemblant des travailleurs maghrébins, surtout d’origine kabyle. Ses appels à l’indépendance de l’Algérie et à la révolution, ainsi qu’à l’unité nord-africaine, l’obligent à se réfugier à Genève (Suisse) en 1935. Il y fait la connaissance de l’émir druze Chekib Arslan, l’une des voix les plus influentes du nationalisme arabo-islamique, qui contribue à l’éloigner du communisme — alors qu’au même moment en France le Parti communiste, dans la ligne de son appui au Front populaire, se rallie à la thèse de l’émancipation des masses musulmanes dans le cadre des institutions républicaines.

 

Peu cultivé, mais doué d’un remarquable talent d’orateur, Messali Hadj élargit son audience à l’occasion de son retour en Algérie en 1936, en revendiquant l’indépendance immédiate. La même année, il fonde le Parti du peuple algérien (PPA), qui compte rapidement plusieurs milliers de militants ; son journal El Ouma (« la Nation «) connaît aussi une large diffusion. Ses positions radicales le conduisent en prison en 1937 pour atteinte à la sûreté de l’État.

 

3  LE LEADER DU PEUPLE ALGÉRIEN 

 

Dès le début de la Seconde Guerre mondiale, le PPA est interdit mais le mouvement nationaliste poursuit ses activités dans la clandestinité ; Messali Hadj est condamné à seize ans de travaux forcés par le gouvernement de Vichy en 1941, puis placé en liberté surveillée en 1943. La même année, il se rallie au Manifeste du peuple algérien de Ferhat Abbas. Alors qu’il est toujours détenu, les émeutes de Sétif (mai 1945) consacrent son leadership. Violemment réprimées par l’armée française, elles poussent aussi à la radicalisation du mouvement indépendantiste. Tandis que Ferhat Abbas a créé l’Union démocratique du manifeste algérien (UDMA, 1945), Messali Hadj, de retour de son exil forcé, fonde en 1946 le Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD).

 

Dès 1947, il accepte la création d’une branche armée secrète du MTLD, l’Organisation spéciale (OS), dirigée par Hocine Aït Ahmed puis par Ben Bella à partir de 1949. Jusqu’à son démantèlement par la police française en 1950, l’OS assure la formation de nombre de cadres du futur Front de libération nationale (FLN).

 

4  LA MARGINALISATION 

 

De nouveau assigné à résidence en France à partir de 1952, Messali Hadj est confronté de manière croissante à la frange moderniste du parti, qui conteste le culte de la personnalité entourant le zaïm (« l’Unique «) et l’orientation populiste du mouvement, dont beaucoup estiment qu’elle ne peut plus convenir aux nouvelles couches instruites de la population algérienne. Il est également critiqué pour ne pas réussir à trancher entre la légalité et la violence. Ses opposants les plus déterminés, considérant que le temps de la lutte armée est venu, fondent au printemps 1954 le Comité révolutionnaire de lutte et d’action (CRUA), qui va donner naissance au FLN.

 

Dissous peu après le déclenchement de l’insurrection algérienne en novembre 1954, le parti est reconstitué sous le nom de Mouvement national algérien (MNA), mais Messali Hadj, s’il dispose d’un représentant à l’ONU pendant toute la durée de la guerre d’Algérie, est désormais marginalisé. Le MNA et le FLN se livrent un combat fratricide, sur le sol algérien comme en métropole, qui se solde par la victoire totale du FLN à partir de 1958.

 

Messali Hadj, qui ne participe pas aux négociations aboutissant aux accords d’Évian en 1962, ne regagne pas l’Algérie après l’indépendance, et meurt en exil à Paris.

 

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