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Millerand, Alexandre

Publié le 23/02/2013

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1   PRÉSENTATION

Millerand, Alexandre (1859-1943), homme d’État français, président de la République de 1920 à 1924, contraint de démissionner au lendemain de la victoire électorale du Cartel des gauches.

2   DU RADICALISME AU SOCIALISME

Né à Paris, avocat à Paris, collaborateur de Clemenceau au journal la Justice, Alexandre Millerand évolue du radicalisme de gauche vers le socialisme et anime le groupe des socialistes indépendants. Sa conversion au socialisme s'explique à la fois par son hostilité au boulangisme et par sa pratique d'avocat qui l'amène à défendre les ouvriers de Montceau, de Carmaux et de Decazeville, poursuivis après des grèves très violentes. Porte-parole du socialisme réformiste dans son discours de Saint-Mandé (30 mars 1896), il appelle à l’union de toutes les tendances socialistes autour d’un programme commun, certes fondé sur la collectivisation des moyens de production, mais aussi sur la conquête du pouvoir par les élections.

Ministre du Commerce et de l’Industrie dans le gouvernement Waldeck-Rousseau de 1899 à 1902, il met en place un certain nombre de réformes, notamment l’abaissement de la durée de la journée de travail (loi du 30 mars 1900) de onze heures à dix heures. Critiqué par la majorité des socialistes (notamment Jules Guesde) pour sa collaboration avec un gouvernement bourgeois auquel participe le général Galliffet qui avait mené la répression de la Commune, il rompt avec le mouvement après la formation de la Section française de l’Internationale ouvrière (SFIO) en 1905.

Ministre de 1909 à 1915, il évolue peu à peu vers la droite à la faveur du conflit. En effet, son patriotisme le pousse à défendre les initiatives de Joffre contre les parlementaires, ce qui lui vaut d'apparaître, en 1919, comme l'un des chefs du Bloc national, dont il fixe le programme.

3   LE CHEF DE FILE DE LA DROITE

Nommé par le chef de l'État, Raymond Poincaré, à la présidence du Conseil, en janvier 1920, il réprime énergiquement les mouvements de grève menés par la Confédération générale du travail (CGT). Deschanel étant dans l'incapacité de conduire son mandat, il lui succède, en septembre 1920, à la présidence de la République. Il prône alors une politique de fermeté vis-à-vis de l'Allemagne, se prononçant pour une application stricte des clauses du traité de Versailles. Il s'oppose ainsi au président du Conseil, Aristide Briand, partisan d'un rapprochement franco-allemand, qu'il pousse à la démission au lendemain de la conférence de Cannes en 1922. Cette action va à l'encontre de la tradition de la IIIe République, qui veut qu'un président de la République n'intervienne pas dans l'action du gouvernement. De fait, non seulement Millerand tente de renforcer le pouvoir présidentiel au détriment du Parlement, mais lors du discours d'Évreux, en 1923, il intervient aussi dans la campagne électorale en faveur du Bloc national et contre les partis de gauche. Mais il refuse de démissionner au lendemain de la victoire du Cartel des gauches. Cependant, le leader du Cartel, Édouard Herriot, refuse de former un ministère, acculant Millerand au départ le 11 juin 1924. Sénateur de 1924 à 1940, il n’occupe plus dès lors le devant de la scène politique.

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