Mise en valeur des étangs à Cyprinidés: tout milite en faveur d'un maximum de rendement, mais compte tenu des notions biologiques

Nous n'aurons en vue ici que les étangs vidangeables, les mieux connus en ce qui concerne leur productivité; ce sont, pour la plupart, des étangs à Cyprinidés où la carpe est l'espèce dominante. En les considérant comme des usines productrices de poissons, on peut, en quelque sorte, agir sur le moteur par des pratiques culturales ou sur le produit manufacturé par l'emploi de races sélectionnées. Pratiques culturales Epandage d'amendements et d'engrais. — Les meilleures eaux piscicoles sont légèrement alcalines (pH entre 7 et 8); la chaux a, d'autre part, un rôle sanitaire (mort des parasites) et active la décomposition des vases. On peut la donner sous forme classique (CaO(, sous forme de carbonate, ou encore associée à l'azote (cyanamide calcique). La quantité à épandre dépend du pH et du degré hydrotimétrique de l'eau. Comme en agriculture l'épandage des engrais azotés et phosphatés qui favorisent la micro-végétation aquatique, nourriture des poissons, apparaît indispensable. On utilise le phosphore sous forme de scories de déphosphoration si le pH est acide; s'il est alcalin, on préfère avoir recours au superphosphate (150 à 200 kg à l'ha). On peut aussi employer le phosphate d'ammoniaque, engrais liquide qui apporte également de l'azote. Celui-ci est également distribué sous forme de nitrate d'ammoniaque (50 kg et 30 kg par ha et par an). Enfin la fertilisation se fait encore par fumure organique (purin, 15 m3 à l'ha, fumier, 30 t à l'ha en assec). Faucardement. — Cette opération consiste à faucher au-dessous de la surface de l'eau les parties immergées de divers végétaux; elle supprime ainsi l'ombre qu'ils provoquent et l'abri qu'ils offrent à des animaux divers vivant aux dépens de l'élevage. On peut aussi utiliser certains herbicides tels que le gramoxone et le réglone dont la toxicité sur le poisson est pratiquement nulle. Enfin on s'est servi des carpes chinoises végétariennes. Mise en assec. — On laisse pendant quelques mois l'étang sans eau et, de préférence, on le cultive pendant cette période. Cette pratique est excellente