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Mitre, Bartolomé

Publié le 16/02/2013

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1   PRÉSENTATION

Mitre, Bartolomé (1821-1906), écrivain, chef militaire argentin, puis président de la république d’Argentine (1862-1868).

2   LE MILITAIRE ET L’HOMME D’ÉTAT

Né à Buenos Aires, fils du militaire indépendantiste Ambrosio Mitre, Bartolomé Mitre grandit au sein d’une famille enracinée tout autant à Buenos Aires qu’à Montevideo. Il n’est encore qu’un jeune homme lorsqu’il s’attire, en raison de ses idées et de ses écrits politiques, l’hostilité du président Juan Manuel de Rosas. Son opposition au régime lui vaut quinze ans d’exil, qu’il passe entre le Chili, l’Uruguay (où il complète sa formation militaire), la Bolivie, le Brésil et le Pérou.

Aux côtés des exilés anti-rosistes, Bartolomé Mitre participe à de nombreuses et vaines tentatives de putsch. Le dictateur Rosas est néanmoins renversé en 1852, à la suite du pronunciamiento de Justo José de Urquiza (1851) et de la bataille de Monte Caseros (1852) à laquelle Mitre participe. Partisan d’une voie médiane entre le fédéralisme radical et les velléités autonomistes à Buenos Aires, Mitre se brouille cependant avec Urquiza, devenu président de la République argentine, qu’il soupçonne de vouloir établir une dictature fédérale conduisant à la perte d’influence de Buenos Aires. Au cours d’une décennie particulièrement trouble, il préconise l’unité des quatorze provinces argentines et la mise en œuvre de la Constitution de 1853.

La victoire de Bartolomé Mitre à Pavón (1861) et son élection à la présidence de la République (1862) lui donnent les moyens de mettre en application ses idées. Faisant appel à toutes les volontés, politiques et militaires, il développe durant son mandat les moyens de transport et de communication intérieurs, augmente les ressources destinées à l’enseignement public et mène une politique favorable à l’immigration européenne. En 1865, il est désigné chef des trois armées (Argentine, Brésil et Uruguay) coalisées contre le régime paraguayen de Francisco Solano López, au cours de la guerre dite « de la Triple-Alliance « (1865-1870). En 1868, à l’issue de son mandat, Mitre continue à jouer un rôle politique de premier ordre, ce qui accroît sa popularité. Mais quelques années plus tard, découragé par l’évolution politique de son pays, il renonce à se représenter à l’élection présidentielle de 1891, alors qu’il est donné gagnant.

3   LE JOURNALISTE ET L’HOMME DE LETTRES

Le combat politique de Bartolomé Mitre est inséparable de sa lutte pour les idées républicaines, fédérales et représentatives. Durant son exil, il participe à la fondation de plusieurs journaux. De retour à Buenos Aires, il collabore des années durant au journal La Nación Argentina, avant de le refondre, en 1870, sous le titre La Nación. Spécialisé dans les poèmes et les pièces de théâtre, Mitre se distingue également dans la traduction littéraire des auteurs classiques et modernes — tels Horace, Dante, Victor Hugo ou Prosper Mérimée — qu’il fait publier, parfois pour la première fois, en langue espagnole.

Bartolomé Mitre est également un biographe, un chroniqueur et un historien d’envergure. À côté des ouvrages sur l’homme d’État uruguayen José Fructuoso Rivera, le général argentin Manuel Belgrano ou le révolutionnaire argentin José de San Martín, et de ses études sur la guerre de l’indépendance, il faut évoquer les débats et les discussions développés avec les historiens Vicente López ou Dalmacio Vélez Sarfield. Ces échanges polémiques ont souvent porté sur la discipline historique, son rôle en Argentine et ses méthodes de travail.

Le goût de Bartolomé Mitre pour l’érudition et la précision, son exigence de revenir aux sources et sa vocation de bibliophile et de collectionneur le placent parmi les fondateurs de l’historiographie argentine contemporaine.

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