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Moi, Daniel Arap

Publié le 06/04/2013

Extrait du document

1   PRÉSENTATION

Moi, Daniel Arap (1924- ), homme d’État kenyan, président du Kenya de 1978 à 2002.

2   ASCENSION POLITIQUE D’UN KALENJIN

Né à Sacho, au nord-ouest du Kenya, alors intégré à l’Empire colonial britannique, Daniel Arap Moi est issu d’une ethnie minoritaire, les Kalenjin. Élu au Conseil législatif du Kenya en 1955, il rallie à lui les autres ethnies minoritaires du pays et fonde en 1960 l’Union démocratique africaine du Kenya (KADU), en opposition à l’Union africaine nationale du Kenya (KANU), parti nationaliste dominé par les Kikuyu et dirigé par Jomo Kenyatta.

Ministre de l’Éducation (1961-1962) puis représentant du gouvernement local (1962-1964), Daniel Arap Moi rejoint la KANU en 1964, après la proclamation de l’indépendance en 1963 et l’élection de Jomo Kenyatta à la présidence. Nommé ministre de l’Intérieur la même année, il est choisi comme vice-président en 1967. Ce choix symbolique marque la volonté du président kenyan de mettre fin aux conflits ethniques, opposant notamment Kikuyu et Luos. À la mort de Jomo Kenyatta, en 1978, Daniel Arap Moi lui succède.

3   ACCESSION À LA PRÉSIDENCE ET INSTAURATION D’UN RÉGIME DE PARTI UNIQUE

Le nouveau chef de l’État entreprend de rétablir une plus grande équité entre les différentes ethnies kenyanes et parvient, dans un premier temps, à juguler les conflits. En 1982, il officialise le régime de parti unique et fait échouer une tentative de coup d’État militaire. Les difficultés économiques du pays, surendetté, conduisent Daniel Arap Moi à mettre en œuvre, sous l’égide du Fonds monétaire international (FMI), des mesures d’austérité, puis, à partir de 1987, un plan d’ajustement structurel. Ces décisions et le refus de toute démocratisation provoquent, en 1985 et 1986, d’importantes grèves et manifestations étudiantes, réprimées par la police. En 1990, l’assassinat du ministre des Affaires étrangères entraîne la reprise des violences ethniques.

4   PROCESSUS DE DÉMOCRATISATION ET RÉÉLECTIONS

En 1991, l’aide financière internationale ayant été gelée pour précipiter la démocratisation du régime kenyan, Daniel Arap Moi accepte d’adopter le multipartisme. L’année suivante, alors que l’afflux de réfugiés somalis fuyant la famine et la guerre suscite de nouveaux affrontements ethniques, le Président prononce la dissolution du Parlement. Les premières élections pluralistes, en 1992, sont un succès pour l’ancien parti unique, la KANU, et pour Daniel Arap Moi, réélu pour un quatrième mandat. Le président kenyan lance la privatisation de l’économie et lève les contrôles sur les échanges extérieurs. Grâce aux divisions de l’opposition, la KANU maintient son hégémonie sur la vie politique du pays. La liberté de la presse demeure limitée et les violences ethniques se poursuivent. Les élections de janvier 1998, marquées par des fraudes massives et des campagnes de violences, sont de nouveau remportées par Daniel Arap Moi et la KANU.

Lors de la campagne pour les élections générales de 2002, alors que le président Daniel Arap Moi n’est pas autorisé à se représenter à l’élection présidentielle aux termes de la Constitution, celui-ci désigne comme son dauphin le jeune Uhuru Kenyatta, fils de Jomo Kenyatta. Mais, le 27 décembre 2002, c’est le candidat de l’opposition, Mwai Kibaki, qui est élu président du Kenya, à la tête de la Coalition nationale arc-en-ciel (NARC), qui remporte également une victoire écrasante au Parlement, contre la KANU. Acceptant la défaite, Daniel Arap Moi se retire en faveur de Mwai Kibaki et quitte le pouvoir après 24 ans de règne.

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