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Monnerville, Gaston

Publié le 10/04/2013

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Monnerville, Gaston (1897-1991), homme politique français radical-socialiste.

Partisan de l’intégration des colonies, il a obtenu la constitution des départements d’outre-mer et la création de l’Union française (1946). Président du Sénat, il a marqué son opposition au pouvoir exécutif.

Né à Cayenne, avocat à Paris à partir de 1921, Gaston Monnerville obtient, en 1931, l’acquittement des émeutiers de l’affaire Galmot (massacre perpétré à l’annonce de la mort mystérieuse du candidat député Galmot, 1928). Après ce coup d’éclat, il est élu député radical-socialiste de Guyane (1932-1940 et 1945-1946) et nommé sous-secrétaire d’État aux Colonies (1937-1938). En 1937, il fait promulguer une loi sur la suppression du bagne de Cayenne — ville dont il est maire de 1935 à 1945 — mais devra se battre jusqu’en 1946 pour son application.

Militant contre le fascisme et le nazisme dès 1938, il entre dans la Résistance à l’été 1940. À la Libération, élu aux deux Assemblées constituantes de la IVe République (octobre 1945 et juin 1946), il obtient la transformation des « vieilles colonies « (Guadeloupe, Martinique, Réunion et Guyane) en départements (loi du 14 mars 1946), la représentation des intérêts d’outre-mer au sein de la nouvelle assemblée de l’Union française (Constitution de 1946) et la création d’un fonds d’investissement et de développement économique et social destiné à favoriser le développement des colonies (avril 1946).

Élu sénateur de la Guyane (1946-1948), puis du Lot à partir de 1948, il devient membre du Conseil de la République en 1946, qu’il préside de 1947 à 1958. De 1958 à 1968, il est président du Sénat (qui remplace le Conseil de la République dans la Constitution de la Ve République). Lors du putsch des généraux à Alger (13 mai 1958) qui a révélé l’impuissance du gouvernement en place, il convainc le général de Gaulle de reprendre le pouvoir par les voies légales, mais il se fait ensuite le porte-parole des opposants au référendum portant sur l’élection du président de la République au suffrage universel (1962). C’est la rupture avec de Gaulle. En 1968, Gaston Monnerville démissionne de la présidence du Sénat à l’annonce d’un nouveau référendum visant à affaiblir les pouvoirs de cette institution. De 1974 à 1983, il est membre du Conseil constitutionnel.

Parallèlement à ses responsabilités dans les hautes sphères de l’État, il conserve des mandats locaux. Il est ainsi président du Conseil général du Lot (1951-1970) et il est élu maire de Saint-Céré (Lot) de 1964 à 1971, devenant ainsi le premier maire noir de France. En 1983, il est fait chevalier de la Légion d’honneur par François Mitterrand.

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