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Mouvement républicain populaire [MRP]

Publié le 04/04/2013

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Mouvement républicain populaire [MRP], parti politique français, fondé sur les principes de la démocratie chrétienne en novembre 1944, acteur essentiel de la vie politique sous la IVe République.

 

Avec la chute du gouvernement de Vichy, en août 1944, et la quasi-disparition des forces traditionnelles de droite, un espace politique apparaît pour la constitution d’un parti progressiste de la démocratie chrétienne. Fondé le 26 novembre 1944, le Mouvement républicain populaire regroupe les divers courants démocrates chrétiens nés avant la guerre, tels que Jeune République fondé par Marc Sangnier et le Parti démocrate populaire de l’éditeur et journaliste Francisque Gay, ainsi que de célèbres résistants proches du général de Gaulle, tels que Maurice Schumann, premier président du MRP (1945-1949), et Georges Bidault, président du Conseil national de la Résistance.

 

Le MRP est la seule formation importante de l’après-guerre à avoir dépassé le cap des 100 000 adhérents (il culmine avec 125 000 adhérents en 1946). Il apparaît comme le deuxième parti politique français (23,9 p. 100 des suffrages, 150 sièges), derrière le Parti communiste (26 p. 100 des suffrages, 159 sièges), lors de l’élection d’une Assemblée constituante, le 21 octobre 1945, tout premier scrutin après la Libération. Six de ses membres appartiennent au gouvernement provisoire tripartite (SFIO, Parti communiste et MRP) dirigé par Félix Gouin (janvier-juin 1946). À la suite du rejet par référendum du premier projet de Constitution, le MRP arrive en tête des élections du 2 juin 1946, pour la formation d’une seconde Assemblée constituante. Aux élections de novembre 1946 pour l’établissement de la nouvelle Assemblée nationale, il est à nouveau derrière le Parti communiste. Cependant, le succès du MRP est en partie fondé sur un quiproquo puisque, comme l’explique Georges Bidault, il « mène une politique de gauche, avec des voix de droite, tout en siégeant au centre «. Avec la création, en 1947, du Rassemblement du peuple français (RPF), le MRP commence à perdre une partie de son électorat.

 

Le MRP se veut une troisième force entre marxisme et conservatisme. Sa participation aux plus hautes sphères de l’État, avec à la présidence du Conseil Georges Bidault (juin-novembre 1946 — gouvernement provisoire —, et octobre 1949-juin 1950), Robert Schuman (novembre 1947-juillet 1948, dans le cadre de la Troisième Force) et Pierre Pflimlin (mai 1958), et sa permanence au ministère des Affaires étrangères (portefeuille que conservent Georges Bidault et Robert Schuman presque sans interruption entre 1944 et 1954) en font l’un des principaux partis de la IVe République.

 

Le MRP a milité principalement pour un rapprochement avec l’Allemagne et, de façon plus vaste, pour la construction de l’Europe (plan Schuman, mai 1950), ainsi que pour les nationalisations des entreprises d’intérêt public, la défense des libertés syndicales, l’école libre (décret Poinso-Chapuis, mai 1948 ; loi Barangé, septembre 1951), le droit de la famille.

 

Apportant son soutien au général de Gaulle en 1958, il perd à nouveau une partie de son électorat au profit de l’Union pour la défense de la République (UDR, 1968, future Union des démocrates pour la République). Divisé sur la question algérienne, le MRP se montre hostile aux thèses gaullistes sur l’Europe. Ses membres se dispersent, et il s’efface définitivement au profit du Centre démocrate, fondé en 1967 par Jean Lecanuet.

 

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