muscadins, incroyables et merveilleuses

muscadins, incroyables et merveilleuses, nom donné sous le Directoire à des membres de la jeunesse dorée.

Sorte d’antithèse politique et sociale du mouvement de sans-culotterie, les muscadins, incroyables et merveilleuses sont un exemple de la frivolité qui s’empare de Paris après la chute de Robespierre, le 9 thermidor an II.

Le terme de muscadins est inventé par le conventionnel François Chabot, en 1793, afin de déconsidérer les jeunes insurgés de Lyon qui ont combattu la Convention. Mais les muscadins proprement dit apparaissent après le 9 Thermidor. Parfumés de musc, ils arborent des costumes excentriques (habit étriqué, cravate engonçante, cheveux poudrés flottants) et tiennent à la main un bâton à poignée plombée appelé « le pouvoir exécutif «. Animés par Fréron, un ancien terroriste, ils se promènent en bande, organisent des expéditions punitives essentiellement contre les Jacobins dont ils font fermer le club.

Les incroyables, pour leur part, tirent leur nom d’une sorte de minauderie de langage qui leur est coutumière : ils suppriment volontairement les « r « — moyen de renier publiquement la Révolution — et répètent continuellement « C’est incoyable «.

Pendant féminin des muscadins et des incroyables, les merveilleuses se vêtent en s’inspirant de la mode antique : tuniques de gaze transparente, robes à la Diane et décolletés généreux. Elles portent des perruques très colorées et se parent de chapeaux extravagants. Mme Tallien, Mlle Lange, Mme Récamier et Joséphine de Beauharnais restent les merveilleuses les plus célèbres.