Devoir de Philosophie

Mutesa II

Publié le 23/02/2013

Extrait du document

1   PRÉSENTATION

Mutesa II (1914-1966), souverain du Buganda, royaume qui a donné son nom à l’Ouganda actuel. Le roi Mutesa II a tenté de s’opposer à la mainmise britannique sur son royaume, autant pour préserver la prééminence de son aristocratie que pour accéder à une véritable indépendance.

2   LE ROI DES GANDA

Mutesa est le fils du kabaka (roi) Daudi Chwa, qui a succédé à son père Mwanga, exilé aux îles Seychelles par les Britanniques en 1897. Il a quinze ans lorsqu’il est intronisé roi des Ganda après la mort de son père, en 1939. Il prête serment — lance et bouclier à la main — pour faire montre de l’engagement qu’il a pris de protéger et de nourrir son peuple. C’est le chef du clan de sa mère qui lui pose la couronne sur la tête, car la royauté ganda obéit à la filiation matrilinéaire qui interdit de se marier dans son propre clan. Cette coutume évite qu’un seul clan monopolise le pouvoir, chacun d’eux pouvant espérer y accéder un jour.

Conformément à la politique coloniale de gouvernement indirect, qui consiste à promouvoir les chefs coutumiers pour ne pas avoir à gérer eux-mêmes les affaires locales, les Britanniques envoient Mutesa faire des études à l’université de Cambridge, et lui confèrent le grade de capitaine honoraire des grenadiers de la garde royale.

3   LA MONTÉE DES OPPOSITIONS

À la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’Ouganda, qui a nourri la métropole grâce à sa riche terre volcanique, est devenue la « perle de l’Empire «. Les autres peuples de la colonie — notamment les Lango de langue nilotique, dont le leader est un instituteur, Apollo Milton Obote — revendiquent un partage du pouvoir plus équilibré, mais le souverain, qu’on appelle aussi sir Edward Mutesa, refuse les amendements constitutionnels. En 1953, il est exilé à Londres. Son absence renforce l’opposition des Ganda, et les autorités sont obligées de le rappeler deux ans plus tard. Entre-temps, celles-ci ont enclenché le processus des réformes qui impliquent des élections législatives. Mutesa lance alors un ordre de boycott (1958), car il craint les résultats d’une consultation qui donnerait une représentation aux Indiens et aux Européens.

4   LE SOUVERAIN CONSTITUTIONNEL

Le blocage de la situation entraîne alors la création de partis politiques, dont le Parti du peuple ougandais (UPC) d’Apollo Milton Obote. Sentant le danger, car l’indépendance approche, le souverain patronne la création d’un parti, le Kabaka Yekka (le Kabaka seul), pour organiser une coalition avec l’UPC en prévision des élections générales dont elle sort victorieuse. À l’indépendance (9 octobre 1962), Mutesa devient souverain constitutionnel et Obote est nommé Premier ministre. L’alliance de façade entre le roi, souverain d’un peuple de langue bantoue, et en majorité catholique, et Obote, protestant et leader de tribus de langues nilotiques, et qui se réclame du panafricanisme et de la lutte contre l’impérialisme, devient vite conflictuelle. En 1966, aidé de son chef d’état-major Idi Amin Dada, Obote chasse Mutesa qui se réfugie à Londres, où il meurt trois ans plus tard (1969).

En 1993, désirant bénéficier de l’appui des Ganda, le président Yoweri Museveni, originaire du royaume méridional du Nkolé, autorise le couronnement de Ronald Muwemba Mutebi, fils de Mutesa II, comme trente-sixième souverain des Ganda sous le nom de Mutebi II, mais dans ses seules attributions coutumières.

Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

Liens utiles