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Naidu, Sarojini

Publié le 01/04/2013

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1   PRÉSENTATION

Naidu, Sarojini (1879-1949), poétesse indienne et figure importante de la lutte pour l’indépendance de l’Inde.

2   UNE PERSONNALITÉ BRILLANTE

Née à Hyderabad, capitale de l’Andhra Pradesh, Sarojini Naidu est issue d’une famille brahmane bengali. Fille d’un scientifique et d’une poétesse, elle grandit entourée d’artistes, d’intellectuels et de révolutionnaires. Élève brillante, elle entre à l’université de Madras à l’âge de douze ans, et commence à écrire des poèmes. En 1895, elle est envoyée en Angleterre, où elle étudie au King’s College, à Londres, et au Girton College, à Cambridge. Elle fréquente quelques-uns des plus grands auteurs de son temps et se lie d’amitié avec les poètes anglais Edmund Gosse (1849-1928) et Arthur Symons, dont les conseils et les encouragements lui permettent d’affiner sa poésie. Cependant, des problèmes de santé l’obligent à abandonner ses études.

À son retour en Inde en 1898, elle épouse Govindarajulu Naidu, un non-brahmane, ce qui cause quelque consternation dans la bonne société hindoue. Elle rencontre plusieurs personnalités politiques et littéraires œuvrant pour l’indépendance de l’Inde dont Gopal Krishna Gokhale (1866-1915), Jawaharlal Nehru, Mohandas Gandhi, Rabindranath Tagore et Annie Besant (1847-1933, écrivain et théosophe anglaise qui a vivement soutenu le mouvement de non-coopération institué par Mohandas Gandhi).

3   UNE NAISSANCE POLITIQUE

Encouragée par G. K. Gokhale, Sarojini Naidu s’engage en politique et devient rapidement populaire, grâce à ses remarquables dons d’oratrice. Elle mène une campagne énergique pour les droits des femmes et en faveur de l’amélioration de la condition des travailleurs. Des ennuis de santé la contraignent à retourner en Angleterre pour s’y soigner ; elle y est subjuguée par l’enthousiasme du jeune Muhammad Ali Jinnah, un ardent nationaliste qui a fondé l’Association des étudiants indiens de Londres.

En 1917, Sarojini Naidu, qui a cessé de publier de la poésie, est devenue un personnage important du mouvement nationaliste. Elle participe activement à la campagne de désobéissance civile, ce qui lui vaut d’être emprisonnée à plusieurs reprises, et voyage à travers le pays pour défendre l’unité hindoue-musulmane et la cause nationaliste, tout en continuant son combat pour les droits des femmes et des classes défavorisées. En 1919, elle revient à Londres en tant que membre de la délégation indienne pour l’autonomie, et prend part au mouvement pour le droit de vote des femmes pendant son séjour. Dans les années 1920, elle se rend en Afrique du Sud et représente Gandhi aux États-Unis.

En 1925, Sarojini Naidu est la première femme élue présidente du Congrès national indien. Elle participe aux conférences de Londres, dans les années 1930, poursuit sa collaboration au satyagraha (mouvement non-violent) de Mohandas Gandhi et est emprisonnée à plusieurs reprises par les Britanniques. Profondément déçue par la partition de l’Inde, qui met fin à son rêve d’unité entre hindous et musulmans, puis meurtrie par l’assassinat de Gandhi, elle accepte néanmoins le poste de gouverneur des Provinces unies (aujourd’hui Uttar Pradesh), qu’elle occupe jusqu’à sa mort en 1949, à Lucknow.

4   « LE ROSSIGNOL DE L’INDE «

L’activité poétique de Sarojini Naidu est circonscrite essentiellement à sa jeunesse ; précoce (elle commence à écrire dès l’âge de douze ans), elle cesse de publier en 1917 et consacre son talent d’écriture à ses combats politiques. La poésie de Sarojini Naidu mêle, au-delà de la nature omniprésente, l’amour à la mort, l’éloignement, les mystères de la vie, etc. ; bien qu’écrite en anglais, son œuvre s’ancre dans une Inde magnifiée, romantique. Les poèmes sont lyriques et musicaux, ce qui lui a valu son surnom de « rossignol de l’Inde « ; ses vers rythmés, composés très librement dans différents mètres, peuvent même être chantés, comme l’évoquent les sous-titres de ses recueils.

Sarojini Naidu a publié les recueils suivants : The Golden Threshold (1905), The Bird of Time. Songs of Life, Death and the Spring (1912), The Broken Wing. Songs of Love, Death and Destiny (1917), recueils rassemblés en 1928 dans The Sceptred Flute. Songs of India. The Feather of the Dawn (posth., 1961) présente ses poèmes tardifs. Plusieurs de ses discours ont également été publiés. Sarojini Nadu a également signé une biographie de Muhammad Ali Jinnah (Muhammad Ali Jinnah, An Ambassador of Unity, 1918).

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