Nazarbaïev, Noursoultan

Nazarbaïev, Noursoultan (1940- ), homme d’État kazakh, élu président de la République du Kazakhstan en 1991.

Né à Chemolgan, au sud du pays, fils de paysans, Noursoultan Abichevitch Nazarbaïev manifeste une intelligence précoce qui lui vaut d’être envoyé en Ukraine par les jeunesses communistes suivre des études de métallurgie. Il s’élève progressivement dans la hiérarchie du Parti communiste dont il est membre à partir de 1962, devenant en 1989 premier secrétaire du parti kazakh. Il est élu président de la République soviétique kazakhe en 1990, puis de la République indépendante du Kazakhstan l’année suivante avec 98 p. 100 des suffrages.

Après le démantèlement de l’URSS, Noursoultan Nazarbaïev entreprend d’engager l’économie kazakhe sur la voie de l’économie de marché. Il autorise notamment plusieurs sociétés occidentales à rechercher et à extraire du pétrole au Kazakhstan. De très importants gisements de pétrole (gisement de Kashagan) et de gaz naturel sont ainsi découverts en bordure de la mer Caspienne, et assurent au Kazakhstan à partir des années 2000 une croissance moyenne de 10 p. 100 par an.

Noursoultan Nazarbaïev cherche à tisser des liens économiques plus étroits avec les États d’Asie centrale — en mars 1994, il promulgue un décret établissant une zone de libre-échange avec la République voisine d’Ouzbékistan —, mais aussi avec la Chine, les États-Unis et les pays de l’Union européenne.

Dans le domaine militaire, Noursoultan Nazarbaïev accepte de limiter son contrôle sur les armes nucléaires présentes dans sa république. Il appuie les négociations relatives à la réduction des armes nucléaires menées par le président russe Boris Eltsine avec des responsables américains et, en février 1994, il signe à Washington le traité de non-prolifération des armes nucléaires. En 1998, il décide de transférer la capitale du pays de Almaty à Astana (ex-Aqmola), en pleine steppe.

Noursoultan Nazarbaïev, surnommé « Papa « par les Kazakhs, est réélu président de la République avec 82 p. 100 des voix en janvier 1999, à l’issue d’un scrutin anticipé (son précédent mandat avait été prolongé jusqu’en 2001), dont la validité est contestée par les observateurs internationaux. C’est à nouveau le cas lors du scrutin de novembre 2005 qui voit sa réélection avec 91 p. 100 des suffrages. S’il a engagé son pays dans la voie de la modernisation et de l’ouverture — il peut se targuer d’avoir fait du Kazakhstan le pays le plus riche et le plus stable d’Asie centrale —, Noursoultan Nazarbaïev a aussi mis en place un régime autoritaire fondé sur le népotisme et la corruption qui ne tolère aucune opposition, tandis qu’il aurait amassé une immense fortune personnelle.