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Niaux, grotte de

Publié le 13/04/2013

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Niaux, grotte de, grotte ornée préhistorique découverte en 1906, dans une commune de l'Ariège qui lui a donné son nom. C'est au commandant Molard que revient le mérite d'avoir reconnu l'ancienneté des dessins ornant les parois du « Salon noir « de cette caverne. Édouard Cartailhac les authentifia et en fit, avec l'abbé Breuil, une première étude publiée dès 1908. La grotte fut classée monument historique le 13 juillet 1911.

La caverne de Niaux fait partie d'un vaste réseau souterrain d'environ 14 km de long creusé dans le massif calcaire du Cap de la Lesse et incluant les grottes de Lombrive et de Sabart. Ce réseau se compose de nombreuses galeries dont l'accès a varié au cours du temps : plusieurs lacs permanents ou temporaires gênent en effet la progression.

La grotte de Niaux proprement dite rassemble environ 2 km de galeries que l'on atteint aujourd'hui à partir d'un porche monumental dominant d'une centaine de mètres le Vicdessos, affluent de l'Ariège. Un accès artificiel aux galeries a été creusé en 1965 à partir de ce porche car l'entrée préhistorique, distante d'environ 150 m, ne mesurait que 1,60 m de haut et 1,45 m de large.

Les premières représentations pariétales sont situées à 500 m de l'entrée actuelle ; ce sont principalement des signes peints à l'ocre rouge, traits, points, claviformes ressemblant à des clefs, qui paraissent en relation avec la topographie de la grotte. Ils constituent des sortes de panneaux indicateurs jalonnant le parcours jusqu'à l'ensemble pariétal majeur que constitue le « Salon noir « à l'extrémité d'une galerie latérale. Les six panneaux principaux qui le décorent occupent les concavités de la paroi. Les animaux y sont soit dessinés au trait noir (charbon de bois), soit peints au pinceau ou au doigt. Ce sont par ordre de fréquence des bisons, des chevaux, des bouquetins et quelques cervidés. De nombreux signes en forme de flèches couvrent certains bisons. Les hommes préhistoriques ont laissé des traces de leur passage jusqu'à une profondeur de 1,6 km de l'entrée, ce qui constitue un record pour l'époque préhistorique. Excepté dans le « Salon noir «, les figurations sont dispersées et les signes de couleur rouge dominent dans les galeries. Les datations absolues réalisées sur certaines peintures ont donné des âges de 11900 et de 10900 av. J.-C. correspondant au magdalénien moyen et final.

La grotte de Niaux présente en outre la particularité de rassembler un grand nombre de gravures réalisées sur l'argile du sol : 21 représentations animales se sont conservées. Elles sont le plus souvent à l'abri d'un surplomb de la paroi. Les bisons sont les plus nombreux et parmi eux le célèbre « Bison aux cupules « de la galerie profonde présente des signes fléchés dirigés vers des cupules naturelles qui évoquent de ce fait des blessures. Plusieurs poissons ont été dessinés sur le sol du « Salon noir «. La grotte a également conservé la trace de nombreuses empreintes d'animaux et de pas humains mais une importante partie d'entre eux a certainement été détruite.

En 1970 des spéléologues réussirent à franchir deux lacs permanents et un lac temporaire obstruant une des galeries et découvrirent le « réseau Clastres «. On ignore par quelle entrée les hommes préhistoriques ont atteint cette galerie qui était inaccessible pour eux à partir de la grotte de Niaux : aucune trace de présence humaine n'a d'ailleurs été découverte entre les deux lacs permanents. Le « réseau Clastres « et la grotte de Niaux doivent donc être considérés comme deux cavernes distinctes du point de vue de l'occupation préhistorique. La partie centrale du « réseau Clastres «, appelée salle des peintures, abrite les principaux vestiges : ce sont plus de 500 empreintes de pieds humains, dont plusieurs pistes de pas d'enfants, et les peintures de trois bisons, un cheval et un mustélidé. Le style des figurations est très proche de celui de la grotte de Niaux, mais rien ne permet d'affirmer que les empreintes de pas sont magdaléniennes. En effet, plusieurs datations réalisées sur des restes de torches ont donné des âges plus récents. Le « réseau Clastres « n'est pas accessible aux visiteurs. En revanche, la grande plage aux empreintes et les représentations animales voisines ont été reconstitués dans le Parc pyrénéen de la préhistoire près de Tarascon-sur-Ariège. Les peintures du « Salon noir « y sont également présentées telles que devaient les voir les hommes préhistoriques et telles que les ont révélées leur étude en lumière ultraviolette.

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