Niger. Teguidda N'Tessoumt. La « cure salée ».

Regardons avec tout notre cœur et notre imagination ces touareg, derniers descendants d'une race qui pendant plus de vingt siècles ne s'est jamais dépouillée de ce qu'elle estimait être le suc même de sa fierté: la liberté. Libres, au pas de leurs dromadaires, ils se déplacent dans un immense domaine. Ils ont franchi la frontière tracée au cordeau de l'Algérie; ces austères nomades se sont retrouvés au Niger sur la piste transaharienne qui continue vers Agadès. Ils ont fait halte ici, près de la bourgade de Teguidda N'Tessoumt. Dans la cuvette, une couche de sel s'est formée et les dromadaires profitent de cet arrêt bien connu pour lécher cette indispensable nourriture (de même, les troupeaux français lèchent des blocs de sel dans leurs herbages). Autrefois la vie nomade était réglée rigidement par des échanges dont la base était le précieux sel, troqué contre viande, tissu, dattes et thé. Aujourd'hui les camions mettent en péril cette an-cestrale institution, et la «cure salée« sert avant tout aux animaux.