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Norodom Sihamoni

Publié le 06/04/2013

Extrait du document

1   PRÉSENTATION

Norodom Sihamoni (1953- ), fils de Norodom Sihanouk, élu roi du Cambodge en 2004.

2   UNE VOCATION ARTISTIQUE PRÉCOCE

Né à Phnom-Penh, Norodom Sihamoni est le fils cadet du roi Norodom Sihanouk et de la reine Norodom Monineath Sihanouk — son prénom est le mélange des prénoms de ses parents. Il effectue sa scolarité secondaire à Prague (Tchécoslovaquie), et s’oriente précocement vers des études artistiques (danse, musique, théâtre). Dès l’âge de 14 ans, il est l’acteur vedette du film le Petit Prince, tourné par son père, passionné de cinéma. En 1971, il obtient le premier prix de danse classique du Conservatoire national de Prague.

Norodom Sihamoni étudie le cinéma à Pyongyang (Corée du Nord) lorsque les Khmers rouges, devenus maîtres du Cambodge, parviennent à le faire revenir auprès de ses parents, en 1976. Avec eux, il passe alors près de trois ans, confiné dans le palais royal de Phnom-Penh.

3   ENTRE PASSION ET DEVOIR NATIONAL

Au moment de l’invasion vietnamienne du Cambodge et de la chute des Khmers rouges, en 1979, Norodom Sihamoni fuit avec ses parents en Chine, puis en Corée du Nord, où il devient le secrétaire privé de son père. Mais, dès 1981, il s’installe à Paris et enseigne la danse classique (au conservatoire Marius-Petipa notamment). Il crée sa propre troupe, le ballet Deva, et œuvre à la reconstitution de la culture traditionnelle khmère, anéantie par le régime de Pol Pot.

Au lendemain des accords de Paris (octobre 1991), qui mettent fin au conflit cambodgien, Norodom Sihamoni est contraint, malgré lui, de retourner à la politique : après avoir été choisi en 1992 par le Conseil national suprême (qui gouverne le pays pendant le processus de pacification) pour représenter officiellement son pays aux Nations unies, il devient en 1993 ambassadeur du Cambodge à l’Unesco (à Paris). Il occupe ce poste jusqu’en 2003.

4   UN ROI APOLITIQUE ?

De retour au Cambodge à la demande de son père, Norodom Sihamoni est initié aux pratiques de la cour et mis en avant dans les cérémonies officielles, alors qu’il est encore presque inconnu des Cambodgiens. À 51 ans, il devient ainsi l’héritier désigné de son père, lequel, inquiet pour sa santé et pour sa succession, annonce en octobre 2004 son abdication. Norodom Sihamoni bénéficie du soutien de l’homme fort du Cambodge, le Premier ministre Hun Sen, qui voit en lui un futur monarque docile et le préfère à son frère, le prince Ranariddh, son rival en politique.

Réticent à accepter le trône, alors qu’il n’a pratiquement aucune expérience politique, Norodom Sihamoni cède à la pression de ses parents. Désigné roi du Cambodge le 14 octobre 2004 par le Conseil du trône, il est couronné le 29 octobre suivant.

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